Ah. Polémique du métal technologique ? [I] [Polémiques d’une méthode technologique]
Art. [A] L’utilité paradoxale de [du] mémoire de recherche-création
Dans la première partie de ces mémoires [ce mémoire], je veux [vais] relever les différences [différentes] utilités paradoxal [paradoxales] soulevées par ce travail de recherche et de création.
Je vois tout d’abord une utilité artistique et sensible à la méthode employée de dictée automatique. En effet, écrit [écrire] mon travail par le biais d’un tel outil me paraît être la manière la plus représentative défigurés [de figurer] sur lequel [ce qu’est] le point final de cette recherche. En dictant mon discours à un logiciel et on fait le train de [en filtrant] mon discours à travers celui-ci, je cherche à conférer à la technologie une place et une force d’indium [dignes d’un] personnage. Le choix de mettre au premier plan le texte produit automatiquement et les corrections en [entre] crochète [crochets] au 2nd [second] plan me permet ainsi de valoriser le rôle créateur de la technologie dans cette recherche ou [où] ses [ce] logiciels [logiciel] et [est] protagonistes [protagoniste] de l’écriture ? [.]
Aussi, toujours sur le plan artistique et sensible, la perfection [l’imperfection] formelle, grammaticale et syntaxique du texte produit et [est] amp, [un] moyen de refléter fidèlement mon incapacité à parler de certains aspects de cette recherche pourtant [portant] sur la technologie et la création, par manque de bases théoriques [et] expérimentales. C’est également un texte **** [oral,] spectacle spéculative [spéculatif], fruit de discussions avec mes collègues et tout triste tuteur [tuteur·rices]. On sait là [En cela] ce travail [est] représentatif de l’évolution de ma recherche qui portait initialement sur la question de [du] simulacre, de la présence du corps de l’acteur comme agent de l’action. À travers l’exemple des zones Agatha [onnagatas], j’ai [je] touché [touchais] ce phénomène par lequel le corps de l’acteur devient presque superflue [superflu], car toute l’importance, c’est à habiter [est habité] sur ce qui est simulé.
Cette simulation du féminin et [est] si un code et [encodée] qu’elle me faisait penser, ou [au] langage de la programmation, du codage, ce que [qui] m’a amené [m’amenait] à penser dans quelle mesure le corps humain est nécessaire à la représentation ? [.] C’est pourquoi j’ai ensuite voulu dans mes recherches sur Sexy me [successives] m’interrogé sur la possibilité de mettre en scène décors [des corps] non-humaines [non humains] plus [puis] spécifiquement technologiques, via les robots, l’intelligence artificielle, les algorithmes.
Ces dispositifs technologiques me permettaient [permettaient] de penser la possibilité non seulement de prendre la place du corps humain qui agit sur scène, mais aussi de prendre la place de ceux [ce] qui est spécifiquement humain, à savoir la création, on [en] inspirant [aspirant] à utiliser mon [une] intelligence artificielle pour créer un spectacle à la place de l’humain.
Mais ces aspirations [se] sont confrontées à des échecs pratiques. Ces mémoires [Ce mémoire] reflète ainsi toutes ces impossibilités et indisponibilités techniques tout en m’offrant l’occasion d’expérimenter et de redéfinir mon propre discours avant de le porter au térieur Mans [ultérieurement] seront notre [sur un autre] plan créatif.
Sur le plan intellectuel, ce travail comporte aussi une utilité pédagogique. En effet, ce travail me conduit à dire, répéter, à narrer mon discours, ce qui me permet d’organiser une recherche encore pleine de ***** [trous]. Nasri [Narrer] devant mon **** [un ordi] qui transcrit à ma place permet de libérer mon esprit et demie à [de mieux] digérer ce parcours.
Cette dimension libératrice de la parole sur un sujet de recherche qui m’a souvent mis en crise en raison de sa difficulté, conférer [confére] à ses mémoires [ce mémoire] une dimension psychanalytique. Dans ce travail de recherche création l’ordinateur tient en effet le rôle d’un psychologue que nous répondrions [qui ne répond rien], mais qui, par la ponctuation interrogative, remet en question ? [Ø] ce que je dis et me fait sortir du solipsisme. Le fait que ce mémoire soit transcrit par l’intermédiaire de la voix renforce aussi sa dimension intime et la recherche d’approfondissement, d’explication, des précisions [de précision] ont [en] fait une interprise [entreprise] comparable à une descente psychanalytique dans l’intimité de ma pensée et donc [dans] Déclaré, Simon [l’éclaircissement] de son irrationalité.
Ce mémoire exploite si [aussi] l’imaginaire utilitaire de la technologie, censée résoudre les problèmes. En écrivant ses mémoires [ce mémoire] à ma place, la technologie ré place [remplace] mon rôle d’étudiant qui écrit. Cela me amène [m’amène] à penser que la technologie pourrait [pourra] dans le futur redéfinir les limites de la recherche universitaire et de l’importance de [du] support écrit en prenant en charge la rédaction. Ce qui reste de ses mémoires [ce mémoire], c’est finalement le style dans [d’une] penser [pensée,] en [un] parcours, qui entre en contact avec l’empreinte de la technologie sur ce discours. Si j’avais pu utiliser le logiciel Chat GPT-3, cette dimension aurait été portée à un autre niveau, puisque la technologie aurait complètement produire [produit] le discours écrit académique. Si cette [ces] technologies des viennes [deviennent] plus accessibles, ces pratiques seront peut-être plus a dit Miss [admises] dans le monde académique, et ce que [qui] restera, ce sera l’oral, ce qui tend à renverser la vieille Maxime [maxime] selon laquelle les écrits restent et les paroles sans voile [s’envolent]. À terme ? [,] Ici [et c’est] en partie ce que veut montrer ce mémoire, on se montrera peut-être plus prudents à l’égard du support écrit et **** valorisera [on revalorisera] le discours **** [oral], ce que nous analyserons de manière plus approfondie par la suite.
Mais c’est mémoire [ce mémoire] dicté ne résulte [résout] pas tout, au contraire, bien souvent, il dégradait [dégrade] et complique la pensée. Cicc annonce [C’est ce qu’annonce] l’emblème [d’emblée] la première ligne de ses [ce] travail : « Ce travail sanskrit » au lieu de « s’inscrit ». Le hasard technologique illustre ici parfaitement la difficulté de lecture et de compréhensions [compréhension] de ces [ce] textes [texte] produit qu’il s’agit de décrypter, de retrouver l’origine supposée, à la manière de la linguistique comparée, qui fait de [du] sanscrite [sanskrit] une des langues mères des langues [indo] européennes. Celle-ci ? [C’est aussi] une langue dont la tradition a longtemps été plus orale écris Que crie ? [qu’écrite] et où l’expérience du son, à travers sa phonologie été [était] le véhicule musicale [musical] de sang [du sens]Réflexion reprise à l’émission d’Adèle van Reeth, Les chemins de la philosophie, diffusée le 20 octobre 2016 : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/aux-origines-du-yoga-sutra-2356521↩︎. C’est paradoxalement ce que reproduit ce mémoire. La technologie semble alors avoir eu l’intuition par anticipation et par poésie de la direction dudiscours. Nous reviendrons sur la dimension poétique de ce travail en dernière partie.
En définitif [définitive], c’est mémoire [ce mémoire] mais [me] permet de transmettre à moi-même et aux autres les résultats d’une expérimentation à travers laquelle je comprends auto réflexive, Mans [autoréflexivement] et dynamiquement les limites techniques et théoriques de la communication et de la compréhension. Si j’avais choisi d’écrire ses mémoires ? [ce mémoire] « en silence », en aurait plaisant [remplissant] de théorie [théories] externe [externes], j’aurais en visibiliser [invisibilisé] le travail d’appropriation, de redéfinition et d’altération de ces théories, ce que le logiciel met en relief.
Enfant [Enfin,] ce travail est également outil [utile] le [au] logiciel, dans la mesure ou [où] le titre [l’outil] s’améliore via le deep learning. Le logiciel augmente constantemente [constamment] ses capacités de manière autonome à mesure qu’il retranscrit davantage de sons, des mots, de récits.
Bling. [B] En [Un] conflit éthique ? [Ø]
Après avoir soulevé les enjeux paradoxaux de la méthode employée pour l’écriture de ses mémoires [ce mémoire] de recherchecréation, je vais tenter d’exprimer les différents conflits éthiques en lien avec la démarche spécifique de ce travail. J’ai ainsi relever [relevé] deux défis à l’éthique de l’écriture, l’un relative [relatif] à la question de l’autorité et l’autre relative [relatif] à la question de la validité, de l’authenticité de ses mémoires [ce mémoire].
Par rapport à la question de l’autorité ? [,] je m’aperçois que ce mémoire est fondée [fondé] sur le interprise [l’entreprise] de construire et d’éprouver ma propre autorité. C’est là-bas [d’abord] un discours qui est une réponse à demander [des manques] à des échecs, que j’essayais [j’essaie] justement de dépasser par l’expérimentation. De ce.de [ce point de] vue on peut dire que ces mémoires [ce mémoire] et [est] en partie en [un] récit dans possibilité [d’impossibilités]. Alors je vois bien que mon autorité ne réside pas dans le discours, mais dans l’objet hybride qui [que] constituent [constitue] ce mémoire de recherchecréation qui est le résultat d’un double mouvement : envoyer moi entre spective [un mouvement introspectif] tourné vers l’intériorité, d’une part qui me permet de revenir sur des réflexions passées et en [un] mouvement tourné vers l’extérieur [l’extériorité] de l’autre, qui s’actualise à travers la diction à voix haute. En si [Ainsi] mon discours à kir [acquiert], à la fois une autorité des lentilles [de l’intime] et une autorité oratoire qui s’articule avec la tradition de ces discours prestigieux, persuasive [persuasifs,] notamment dans le domaine politique.
Bien qu’en conventionnel [qu’inconventionnel], c’est mémoire [ce mémoire] jus [joue] [aussi] avec l’autorité académique. En effet, le discours énoncé et retranscrit n’est pas totalement libre dans sa forme. Ce mémoire conserve une structure académique à travers des titres déçu [des sous-] parties et une cohérence rationnelle, malgré l’apparente folie de sa parole. L’armature formelle permet à ce discours de manifester les symboles académiques, de [du] savoir et emplissent Hitman [implicitement] de renforcer l’autorité de [du] discours en l’intégrant dans les standards formels des articles universitaires. Aussi, ce cadre académique répond à des exigences de clarté, d’efficacité de communication, de lisibilité qui contrebalance [contrebalancent] l’apparente illisibilité textuelle (on y reviendra). L’organisation problématiser [problématisée] me permet enfants [enfin] de trouver d’autres idées et d’en approfondir certaines.
L’autorité de mon discours se construit également à travers la mobilisation d’autres modèles. D’abord une [un] modèle artistique. En effet, ce mémoire est le fruit d’un choix artistique aspirant à présenter en [un] objet en conventionnel [inconventionnel], en team [intime] et qui annonce d’autres expérimentations futures. Il ne s’agit en aucun cas dont [d’un] choix par défaut en l’absence des [de] toutes [toute] autres [autre] possibilités [possibilité]. C’est une forme qui prend appui sur plusieurs modèles, notamment celui de l’écriture automatique des surréalistes. Je cherche en effet à accéder à une forme d’inconscience de l’écriture qui détruit la rationalité du langage afin d’accéder à une autre réalité, à 200 [à d’autres sens], on [en] valorisant le hasard, le contingent, l’instantanéité, Lent, volontaire ? [l’involontaire.] Le logiciel de diction me permet de dérégler mon discours.
J’ai trouvé si quelqu’un [Je trouve aussi que l’un] des modèles artistiques qui se rapproche de ma démarche est le Dadaïsme. En effet, par sa forme et son contenu grand conventionnel [inconventionnels], ce mémoire produit [reproduit] un geste dadaïste de tables arasa [tabula rasa]. Merci [Par ses] dimensions chaotiques et humoristiques, ce travail cherche à trouver de nouveaux sons [sens] et de nouvelles perspectives de présentations et de représentations. L’humour qui jaillit de la transcription sonore n’est [me] fait par exemple penser au détournement Maurice TIC [humoristique] de la Joconde réalisé par Marcel Duchamp et nommé Elle a chaud au cul [« L.H.O.O.Q. »], d’ailleurs le logiciel et plus [épouse] l’intention des dadaïstes en retranscrivant LH la chauve cul [« Elle a chaud au cul »].
Toujours dans cette optique de retracer la généalogie de mon discours, je dirais que le modèle de [du] travestisme de la pensée, de la spectacularisation de la pensée m’a beaucoup influencé. Ce mémoire me permet en quelque sorte des spectacles [de spectaculariser], de rendre académique des pensées diffuses, prénom [prenant] ainsi une valeur performative sur laquelle je viendrai [reviendrai] plus tard.
Ces différents modèles académiques, artistiques, philosophiques me permet [permettent] de construire mon autorité, et m’autorise [m’autorisent] à dire, « je » plutôt que « nous » où « on » ? [,] comme le voudrait la tradition académique française en particulier. En disant « je », ce qui n’a rien d’évident puisque mon discours est traversée [traversé] par d’autres, j’ai [je] choisis dans Sister [d’insister] sur le travail de reconfiguration, d’appropriation subjective de ces théories, de ces idées, tout en mettant en relief le caractère intime de ce travail. Cet enjeu [C’est un « je »] qui comprend une idée de communauté d’idées.
Malgré la pluie [l’appui] partielle [partiel] de ces différents [différentes] autorités, mon discours s’actualise dans un texte qui reste fondamentalement en pur [impur]. C’est un texte en souffrance qui subit les interférences de la machine. Lamachi [La machine] mais [met] constante [constamment] en doute l’autorité du discours en enserrant [insérant] de nombreux points d’interrogation lorsque le logiciel ne comprend pas ce qui est énoncé. Cela peut cependant générer denouvelles idées, au gré des hasards de l’utilisation du logiciel.
Toujours dans l’optique d’une dégradation de l’autorité de [du] discours je peux dire que ce texte s’articule avec une esthétique du nom [non-] fini, de l’écrire [l’écrit en] mouvement, du brouillon, ce qui s’inscrit contre l’idée de l’œuvre, du texte comme ouvrage accompli et immuable. Ici là [la] retranscription introduit une instabilité dans l’écrit. Cette instabilité me rappelle celle qui touchait les textes avant l’invention dès [de] l’imprimerie où les texte [textes] était [étaient] appris par cœur, transmis, réécrit et de fait modifier [modifiés], réappropriés par les réécritures successives.
Cette relation entre les modifications apportées par la machine sur ce texte et celles apportées par les réécritures avant l’invention de l’imprimerie c’est [ce] distingue peut-être en termes d’évolution technique, autrement dit la dichotomie entre low tech d’une part pour les réécritures et high tech pour la dictée vocale. Mais ce de [ces deux] pratiques ambiant [ont bien] comment hangest ? [en commun un geste,] c’est lui [celui] de l’écriture, qui a en quelque sorte gagné en complexité technologique, ainsi que le rappelle Michel. Pute, pute [Michel Puech] :
Le crayon à papier et le papier sont des objets de basse technologie qui sont en totale continuité avec la technique primitive de l’écriture. L’imprimerie est une technologie dont l’impact révolutionne la communication mais en créant la fameuse Galaxie Gutenberg. Mais. Mais mal échelle individuelle, l’écriture existe aujourdui sur des formes high-tech, la plus importante étant le clavier de micro ordinateur ou même parfois le microphone couplé à un système de reconnaissance vocale. L’écriture était une technique de langage, le traitement de texte. Mode, processeur en anglais. Est une technologie du langage. Il corrige, l’orthographe, se gère des synonymes, et cetera. Et. Fini ? Par imprimer, ayant réduit spectaculairement la taille et le coût de la galaxie Gutenberg. L’ordinateur en artefact a remplacé en geste technique par un proxy technologique. Une basse technologie. L’écriture mobilise une haute technologie, l’informatique« Le crayon à papier et le papier sont des objets de basse technologie qui sont en totale continuité avec la technique primitive de l’écriture. L’imprimerie est une technologie dont l’impact révolutionne la communication humaine, créant la fameuse “galaxie Gutenberg”. Mais, même à l’échelle individuelle, l’écriture existe aujourd’hui sous des formes high tech, la plus importante étant le clavier des micro-ordinateurs ou même, parfois, le microphone couplé à un système de reconnaissance vocale. L’écriture était une technique du langage, le “traitement de texte” (word processor en anglais) est une technologie du langage – il corrige l’orthographe, suggère des synonymes, etc., et finit par imprimer ayant réduit spectaculairement la taille et le coût de la “galaxie Gutenberg”. L’ordinateur, un artefact, a remplacé un geste, technique, par un process, technologique. Une basse technologie, l’écriture, mobilise une haute technologie, l’informatique. » (Puech 2008, 30‑31)↩︎.
Ce mémoire et produire [reproduit] cet état de pré-impression, de texte mobile que [qui] les 5 cordes [laisse encore de] la place à l’improvisation. L’improvisation ? [Ø] était d’ailleurs l’objet d’un exercice proposé par ici ton [Yves Citton] par lequel j’avais tenté de revaloriser la place de l’improvisation dans les techniques d’apprentissage et dans le monde académique.
Ce travail avait été réalisé sur la forme d’un podcast, ce qui a posteriori marque une première étape dans la sonorisation de mon discours. Ce que je retiens de cet exercice ? [,] c’est que l’improvisation est difficile à mettre en pratique dans un discours académique oscillant [aussi long]. Pour écrire 200 000 signes, je dois nécessairement préparer un discours et l’organiser. Cependant, le dispositif d’écriture qui j’ai misen place intègre dans le texte un facteurs irrationnels [facteur irrationnel] d’improvisation dans la mesure où je ne peux pas prédire ce que la machine va comprendre pouillé [puis] écrire ? [.] Le texte que vous avez sous les yeux est lui-même le résultat d’une chaîne d’improvisations qui m’ont amené à choisir cette forme plutôt qu’une autre. Mais aussi ce texte [est] écrit à certains endroits sur la base de micro-improvisations réalisées sur l’instant et intégré [intégrées] au discours.
Ce mémoire est donc en [un] texte partiellement improvisé et partiellement en complet [incomplet], ce qui permet de multiplier le sont [les sens,] les interprétations, ce que nous verrons dans la 2e [deuxième] et 3e [troisième] partie de ce travail de manières plus approfondie. Produire un texte improvisé et en complet marxiste [incomplet marque aussi] attention [sa tension] vers la mort. Un peu comme le livre de l’intranquillité [Livre de l’intranquillité] de Fernando Pessoa, dont on a retrouvé les brouillons éparpillés dans une malle après sa mort et que les éditeurs se **** IV [successifs] ont tenté de restituer, d’organiserEn témoignent les différentes éditions qui organisent différemment ce texte. C’est pour cela que Marie-Hélène Piwnik, qui a réalisé la dernière traduction en France, a choisi de traduire le titre au pluriel optionnel : Livre(s) de l’inquiétude.↩︎, ce travail appelle au [à un] travail actif de la part du lecteur qui doit lui aussi reconstituer un son [sens] qui n’est pas fixe. J’ai pleuré [Je pourrais] aussi comparer ce travail de reconstitution à l’Album D Élise Régina [album d’Elis Regina], Luz Loucedé [« Luz das Estrelas »], sorti en 1984, qui est le résultat d’un engagement [arrangement] posthume réalisé à partir de l’enregistrement de la voix de la chanteuse lors d’un concert en 1976 sur lequel on était [ont été] ajoutés postérieurement des arrangements musicaux.
C’est quoi ? Sur la complétude [Ce point sur l’incomplétude] de ce texte qui interroge son autorité mais [me] permet de [me] diriger vers le [un] questionnement sur l’authenticité, la validité de ce mémoire ? [.] En effet, la méthode employée pour écrire ce travail entre en conflit avec une exigence juridique du mémoire, celle de l’attestation sur l’honneur. Je ne savais pas qu’il fallait l’intégrer, j’ai donc mis [omis] de l’affaire [la faire] dans mon mémoire de M1. Mais en parlant avec d’autres étudiants de [d’autres] universités, je me suis aperçu que ce dispositif existe, et il m’interroge.
Je, soussigné Salinas Torres Pedro Gabriel, Régulièrement inscrit à l’Université : Paris 8.
Numéro de carte d’étudiant : Un. 900. 26. 37. [19002637]
Année universitaire : 2021, 2022. Niveau d’étude : master.
Parcours. Art tech. [ArTeC]
Certifier [Certifie] qu’il s’agit d’un travail original et qui [que] toutes les sources utilisées en [ont] était [été] indiqué [indiquées] dans leur totalité. J’ai [Je] certifie, de surcroît que je n’ai ni recopier [recopié] ni utiliser [utilisé] des idées ou des formulations tirées d’un ouvrage, article au [ou] mémoire en version imprimée ou électronique, sans mentionner précisément leur origine, et que les citations intégrales sont signalées entre guillemets. Conformément à la loi, le non-respect de ces dispositions me rend passible de poursuites devant la commission disciplinaire et les tribunaux de la République française.
Fait à Paris, le 12 août 2021. Signature :
Avant tout commentaire, je m’aperçois que ce texte juridique et [est] étonnement bien retranscrit contrairement au discours de mon mémo [mémoire]. Il me paraît [m’apparait] que la retranscription de « Déclaration sur l’honneur » par « déclaration sur le Nord » bramati [dramatise] cet acte en le colorant politiquement ? [Ø] (on peut y voir une actualisation métaphorique de l’hégémonie des pays du Nord sous [sur] les pays du Sud), mais je reviendrai plus tard sur les enjeux politiques de la retranscription dans ce mémoire.
Cette mise en garde contre le plagiat mais [me] semble quelque peu superflue, contradictoire avec le fait même d’écrire ses mémoires [ce mémoire]. En effet, mon mémoire et [est] d’emblée contrefait puisqu’il est retranscrit, ont [en] l’altérant un texte préexistant dont il dépend. C’est là [Cela], signifie- t-il que je mets [me] plagie moi-même en écrivant ses mémoires [ce mémoire ?]. De plus ? [,] comme on dit qui [indiqué] précédent le monde [précédemment] dans la mise en valeur des modèles qui ont présidé la maturation de ce mémoire, ce test [texte] est traversé par de nombreux [nombreuses] influences que je cite, certes, mais qui constituent la chair même de ce travail. J’ai souvent beaucoup de scrupules à citer, je me demande parfois s’il faut tout citer ou ne rien citer, car je me sens tributaire d’autres. De plus ? [,] j’ai l’impression que cette attestation n’empêche par [pas] certaines [certains] de plagier intégralement des thèses. C’est là [Cela] me fait aussi penser à la notion de plagiat par anticipation dont parle Pierre Bayard (2009). En effet, mon appréciation de l’art et [est] non chronologique, non généalogique et incomplète, ce qui fait dire à Pierre Bayard que Chateaubriand aurait plagié par anticipation Proust sur la mémoire involontaire. De même, je peux dire que les surréalistes m’ont plagié par anticipation, et il sait pas [se peut] aussi que quelqu’un [ait] eu la même idée que moi et que je ne [n’en] sois pas consciente [conscient] ? [.]
Enfant [Enfin,] toujours [sur] le discours de l’authenticité je peux dire que ce texte accentue la dévalorisation de l’écrit. Ce mémoire est en [un] effet d’une réflexion sur la construction de [du] discours de vérité, de contre-discours, de création de nouvelles réalités par l’énonciation, ce qui insiste sur la fonction performative de ces [ce] textes [texte], sur laquelle nous reviendrons.
C’est. [C.] Violence[s] technologique[s]
Cette dernière su [sous-] partie s’inspire de la démarche adoptée par Tiffany Samouraï, ou [Tiphaine Samoyault] dans traduction et violence [Traduction et violence]. Elle est [y] renverse le regard positif d’ouverture sur le monde que l’on porte habituellement sur les traductions et des selles [décèle] plusieurs limites, plusieurs ambivalences historiques, sociologiques, éthiques [et] politiques de certains [certaines] Enterprise [entreprises] de traduction. En m’inspirant de son projet, je vais également renversé [renverser] ma propre vision de la technologie en sortant du discours strictement positif sur la rencontre entre mes réflexions et les technologies qui leur [les] retranscrit.
Tout d’abord, j’ai [je] pour [peux] repérer de nombreuses violences faites du [au] sens de ma pensée à travers l’usage de la fonction dictée [dicter] du logiciel World [Word]. Quand je parle à la machine, je dois parler de manière ininterrompue. Si mon hésitation est bruyante, elle sera retranscrite. Si mon doute, c’est [se] manifeste à travers une Interjection un « euh », tout sert à [sera] être inscrit [retranscrit]. D’un côté, je suis tenté de dire que cette modalité de discours représente une force dans la mesure où habituellement, ces marques des États-Unis [d’hésitation] sont évacués [évacuées] du discours écrit. Ce mémoire inclut le discours et les doutes [ le doute] sur le discours dans un même texte, ce qui peut le rendre moins péremptoire et plus fidèle à mon degré de confiance dans le discours. Mais d’un autre côté, la simultanéité galopante de l’énonciation, de disco [du discours] et de [sa] transcriptions [retranscription] immédiate représente une première forme des [de] violences [violence] du régime [dirigée] vers moi-même. En effet, le discours transcrit mais [met] mes erreurs de prononciation sur [sous] mes yeux, faisons [pose un] verdict sur ma prononciation. La situation empire si je commence à me justifier en générant davantage de fautes. En conséquence, on [un] lecteur non averti ne comprendrait rien à ce texte s’il n’est pas au courant de la méthode employée.
En écrivant ce mémoire, je me suis aussi aperçu que certaines paroles qui me semblaient pourtant anodines été [étaient] censurée [censurées] par la machine photo de moi remplacer [ou tout du moins remplacées] sans explication par des astérisques. C’est le cas *****[d’oral], de ***** [trou], ***** [d’orgie]. Pour être sûr que cette censure n’était pas due à ma prononciation, j’ai fait dire ces mots à une personne francophone et voici le résultat :
« **** *****. Ah ouais, c’est marrant.****.****. Ah mais tu vois ça, tu peux le tenir ? Enfin le ouais, c’est marrant pour expliquer. Bon, arrête ça. »
La machine censure donc mon discours, comme si elle était prude. Je ne peux pas dire ces mots, mais je peux les écrire, comme si, elle écrit [à l’écrit], la machine ne prenait pas là [la] responsabilité du texte, tandis que lorsqu’elle très transcrit [retranscrit], elle est responsable de ce qu’elle a compris en retour. Cette censure est abusive, par exemple page dix de ces mémoires [ce mémoire], je dis ****[trou] puis **** [ordi], et je pense que par excès de zèle, la machine qui a bien compris trop [trou], à penser [a pensé] que j’avais dit ***** [orgie] à la place d’ORDI [d’ordi], Bah pour [par peur] que je commence à dire un flux [flot] de obscénité [d’obscénités,] à lorsque [alors que] je parlais juste dans [d’un] l’ordinateur en faisant une apocope.
Une autre violence réside dans le fait que je dois m’en mettre [remettre] uniquement à une machine dont le fonctionnement est obscur. Ce que la machine dit est présenté comme une vérité ou en tout cas comment [comme un] discours transcrit qui prend le dessus sur le discours énoncé. Il y a une forme d’inégalité de représentation en faveur de la machine qui ont [en] théories [théorie] ne se trompe pas : c’est ma prononciation qui fait défaut. Comme le dit Tiffany tu fais une Mayo [Thiphaine Samoyault] (2020, 8) les [des] traductions automatiques ? [,] [ma relation] Face à ce test [texte] transcrit mais [me] conduit à effectuer un travail de corrections [correction] et de vérifications [vérification] où [aux] dépend [dépens] de la recherche. La machine menteuse [m’impose] de la comprendre pour ne pas être totalement sous, pour donner [subordonné] à elle. Elle m’impose Henri TEAM [un rythme] régulier de lecture, une cadence, car si la machine ne comprend pas en [un] mots [mot], elle ne s’arrête [s’arrêtera] pas, elle mettra [l’omettra] simplement. Ce qui est présenté comme on utile Dead destructions [un outil d’aide, de soutien], je dirais même d’empathie, se révèle être en vérité inutile [un outil] contre lequel je dois en partie lutter si je veux assurer la communication de mon discours. Mais l’opacité du fonctionnement du logiciel, son silence leur [le rend] en partie effrayante [effrayant]. La sentence de la machine sur mon dispo [discours] renforce m’apporte [ma peur] de ne pas être compris et il laisse [illustre] des difficultés kafkaïennes des [de] communications [communication].
Cette situation kafkaïenne me rappelle l’histoire que j’ai lue dans l’ouvrage de Èric ça, dans [Éric Sadin,] un petit poulet [intitulé] L’intelligence artificielle ou l’enjeu du siècle. Le livre commence sur une année d’acte [anecdote] sur la forme que pourrait [pourraient] prendre à l’avenir les recrutements via des algorithmes.
Il imagine, dans l’antre de Sion [l’introduction], qu’une potentielle femme adulte, après on [un] licenciement et plusieurs envois de CV, reçoit enfin une proposition pour un entretien d’embauche.
Pleine d’espérance, après la première phase de sélection, elle est invitée à se rendre sur une plateforme nommée PI métriques [Pymetrics], sur laquelle elle doit accomplir une série de jeux visant à mesurer ses compétences et sa créativité, sa flexibilité, son adaptabilité, sa personnalité […] Ce recrutement en apparence ludique, aspire à « un recrutement efficace, prédictif, non biaisé et parfaitement adéquat ». Viens mon [Vient une] dernière phase de sélection où elle est confrontée à :
un pingouin en image de synthèse lui adressant un large sourire et déclarant d’envoi quasi enfantine s’appeler recrute elo. Il entrerait sur ses goûts, ses hobbies, ses aspirations, jusqu’à certains de ses rêves les plus intimes. Il lui demanderait encore d’aller rapidement et sans accroc l’intégralité des lettres de l’alphabet, de chanter une mélodie de son choix et enfants d’user de tout son pouvoir de séduction afin de lancer t haleur rejoindre sur-le-champ en usant des bons mots et en abordant son regard le plus envoûtant face au viseur de sdiscon smartphone. L’échange se serait subitement éteint par une formule la remercions de sa disponibilité et concluant de façon en juillet : nous recherchons la meilleure concordance en toute chose . Elle serait fort décontenancée, n’ayant jamais Adieu, à ce jour, se plier en tête format. Quelques instants plus tard, un rapport d’évaluation ne sera transmis : « à la suite de votre prestation ? lors de cette conversation augmentée, nous sommes au regret de vous informer que, malgré le degré de votre implication et des votes indéniables capacités proactives, nous ne vous avons pas sélectionné, n’étant pas jugé recruter le compatible ? Votre sensibilité trop aiguë vous empêcherez de répondre avec la détermination requise aux objectifs opérationnels définis jour après jour lors des War room matinales aidez vous intégrer pleinement à la Task force en place. C’est pourquoi nous vous conseillons de travailler sur la neutralisation de vos pêchons. Expressif« Un pingouin en image de synthèse lui adressant un large sourire et déclarant d’une voix quasi enfantine s’appeler Recrutello. Il l’interrogerait sur ses goûts, ses hobbies, ses aspirations, jusqu’à certains de ses rêves les plus intimes. Il lui demanderait encore d’épeler rapidement et sans accroc l’intégralité des lettres de l’alphabet, de chanter une mélodie de son choix et enfin d’user de tout son pouvoir de séduction afin de l’inciter à le rejoindre sur-le-champ en usant de bons mots et en arborant son regard le plus envoutant face au viseur de son smartphone. L’échange se serait subitement interrompu par une formule la remerciant de sa disponibilité et concluant de façon enjouée : « nous recherchons la meilleure concordance en toute chose. » Elle serait fort décontenancée, n’ayant jamais dû, à ce jour, se plier à un tel format. Quelques instants plus tard, un rapport d’évaluation lui serait transmis : « à la suite de votre prestation, lors de cette conversation augmentée, nous sommes au regret de vous informer que, malgré le degré de votre implication et de vos indéniables capacités proactives, nous ne vous avons pas sélectionnée, n’étant pas jugée Recrutello- compatible. Votre sensibilité trop aiguë vous empêcherait de répondre avec la détermination requise aux objectifs opérationnels définis jour après jour lors des war rooms matinales et de vous intégrer pleinement à la task force en place. C’est pourquoi nous vous conseillons de travailler sur la neutralisation de vos penchants expressifs. » (Sadin 2018, 11‑12)↩︎ ?
Ce que cette histoire me rappelle, c’est le pouvoir de vérité, descendance [de sentence] de la machine. Dans mon cas, bien que je la corrige partiellement, la machine est transcrit en [retranscrit mon] discours présenté comme réel et énoncé de la sorte. En effet, on transcrivant [en me retranscrivant,] la machine accomplit une de ses fonctionnalités, elle ne les pense pas, ou mais, mais [n’émet] pas de jugement. Mais le texte qu’elle produit m’apparaît comme une sentence sur mon propre discours. Cet acte de transcription [retranscription] mécanique me place face à une spirale sans fond [fin,] puisqu’il m’est impossible de me faire comprendre de la machine, qui est programmé pour capter des sons. C’est [Cette] impossible intercompréhension est déséquilibrée, car comme la femme qui passe l’entretien, je dois entrer en empathie avec la machine, je la séduis en quelque sorte puisque je cherche à la conduire là où je veux, malgré mon implication et ma volonté de bien prononcer, ce n’est pas suffisant. Je dois, en somme, comme elle, le [me] neutraliser pour que la retranscription soit optimale. Cette relation définit une proposition [opposition] entre la rationalité de l’efficacité de la machine et l’irrationalité de mes émotions qui tente [tentent] de se connecter avec elle. J’en parle de manière plus approfondie dans la dernière partie de ces mémoires [ce mémoire], mais il me semble que les commentaires que j’ajoute et qui j’en sers [que j’insère] dans ce travail en disant [disent en] vérité beaucoup sur mon intimité, ma personnalité. Cette absence d’empathie de la machine fait que je ne peux qu’accepter son verdict sur mon discours. Il ne m’est pas donné de comprendre pourquoi elle ne me comprend pas, je n’ai pas que d’émettre [je ne peux qu’émettre] des hypothèses qui souligne [soulignent] une forme de violence de la technologie sur mon discours, sur ma personne, même si cette violence ne se présente pas agressivement. Dans le cadre de leur tradition [le cas de l’entretien,] elle prend même la forme dans [d’un] gentil ping 1 [pingouin], tandis que pour moi, la non- compréhension de la machine ne se manifeste pas sous la forme d’un message d’erreur, ou d’un avertissement, mais simplement sur [sous] la forme d’un non-sens.
Cette mise en relief de la violence de la technologie sur mon discours me permet de mieux comprendre l’ambivalence de la technologie, qui est pour moi la fois une [un] remède qui pallie mes difficultés décrit [d’écrire] en français, mais aussi en [un] catalyseur qui approfondit mes défauts de prononciation car je ne suis pas en [un] locuteur natif.
Je répète ainsi une nouvelle violence technologique, qui est cette fois plus linguistique et sociologique. Jsui [Je suis] Brésilien, et j’ai appris le français tardivement. Je l’ai appris justement pour étudier en France, j’ai passé en [une] certification pour attendre [atteindre] le niveau universitaire demandé, ont [en] mis [m’y] préparant de manière autonome. C’est difficile pour moi d’écrire ses mémoires [ce mémoire] parce que j’ai souvent peur de me tromper. Or le logiciel ne reconnaît qu’une prononciation très orthodoxe du français. Le logiciel ne reconnaît pas mon accent et survalorise cette particularité dans la retranscription. Par exemple, à la page 18, on retrouve plusieurs de ses [ces] particularités :
Elle m’impose Henri TEAM [un rythme] régulier de lecture, une cadence, car si la machine ne comprend pas en [un] mots [mot], elle ne s’arrête [s’arrêtera] pas, elle mettra [l’omettra] simplement. Ce qui est présenté comme on utile Dead destructions [un outil d’aide, de soutien], je dirais même d’empathie, se révèle être en vérité inutile [un outil] contre lequel je dois en partie lutter si je veux assurer la communication de mon discours.
On me comprenne normal [En me comprenant mal], la machine en vente [invente] un personnage, en victime [« Henri Team »] quand [car] ma prononciation d’où moi ? [du mot] « rythme », monosyllabique en français, est calculée [calquée] inconsciemment sur celle du portugais « ritmo »Pour tenter de faire comprendre à la machine le mot "ritmo", j’ai répété le même mot plusieurs fois. Voici le résultat : Rich. Dis moi ? Tu es tu ? Hey, tu mens. Et Mo.↩︎, qui comprend [comporte] deux syllabes. La machine caricature ma prononciation des certaines nasales comme « un », « en », ainsi que le son Ouh Ouh Ouh Ouh [« u », « où », « au », « eu »]En l’occurrence, la machine confirme mon impression en uniformisant ces différents sons par la répétition de l’onomatopée « Ouh », qui donne une dimension comique à l’ensemble.↩︎ etc […] J’ai l’impression parfois de voir une parodie écrite de mon français parlé.
Je pense que ça discrédite ce qui est annoncé [énoncé] alors qu’il ne s’agit que d’une [d’un] défaut de prononciation, qui n’est [ne] coïncide pas avec la prononciation standard est connue [reconnue]. En choisissant [choisissant] de laisser les hasards de la retranscription, je peux mettre en évidence cette violence qui s’inscrit dans le cadre des différentes discriminations que perd [qu’opère] la technologie.
En effet, des cadets [cas de] discriminations dans [dont] la technologie est la origines [à l’origine] sont de plus en plus mis en évidence. C’est le cas par exemple des algorithmes utilisés par la justice américaine censée [censés] évaluer les risques de récidive. Dans un entretien au monde [Monde] à propos de son livre « Algorithmes, la bombe à retardement » ? [,] Kit, yonnel [Cathy O’Neil] déclare :
Les États-Unis des juges utilisent en algorithme, Compas, qui évalue la probabilité pour en prévenu de se faire arrêter à nouveau dans les 2 ans à venir. Or, on sait que chez nous, les gens se font arrêter pour tout en tas de raison : Cissé drague s’ils sont pauvres et qu’ils urinent sur le trottoir parce qu’ils n’ont pas accès à des toilettes, ou s’ils sont noirs et qu’ils fument de la marijuana ? Les Noirs sont arrêter bien plus que le blanc pour ça, même s’il fut notre temps. Il a beaucoup de raisons de se faire arrêter qui n’ont rien à voir avec des actes violents, mais avec le fait d’être pauvre ou issu des minorités.
Et les gens que cet algorithme estime à haut risque sont emprisonnés plus longtemps, ce qui payant uniquement au monde le risque que leur sortie, Isaïe moins de relations sociales, donc moins de chances de trouver du travail. Et donc plus de risque de retourner en prison« Aux États-Unis, des juges utilisent un algorithme, Compas, qui évalue la probabilité pour un prévenu de se faire arrêter à nouveau dans les deux ans à venir. Or, on sait que chez nous, les gens se font arrêter pour tout un tas de raisons : s’ils se droguent, s’ils sont pauvres et qu’ils urinent sur le trottoir parce qu’ils n’ont pas accès à des toilettes, ou s’ils sont noirs et qu’ils fument de la marijuana –, les Noirs se font arrêter bien plus que les Blancs pour ça, même s’ils fument autant. Il y a beaucoup de raisons de se faire arrêter qui n’ont rien à voir avec des actes violents, mais avec le fait d’être pauvre ou issu des minorités. Et les gens que cet algorithme estime à haut risque sont emprisonnés plus longtemps, ce qui, ironiquement, augmente le risque qu’à leur sortie, ils aient moins de relations sociales, donc moins de chance de trouver du travail… Et donc plus de risques de retourner en prison. » (Tual 2018)↩︎ ?
La technologie reproduit et renforce donc des discriminations qui font que la science occidentale n’est pas neutre, ainsi qu à tout [qu’a pu] le montrer l’approche critique féministe et intersectionnelle de la technologie. La technologie est le reflet des relations de pouvoir, de domination qui sont à la faveur des hommes blancs aussi dans to [occidentaux] où dépend [aux dépens] des autres, quitte à s’approprier leur découverte [leurs découvertes] et leur réussite [leurs réussites]Par exemple ici, la machine retranscrit le pluriel des découvertes et des réussites féminines au singulier, comme pour minimiser leur impact et créer une hiérarchie.↩︎. C’était là le propos de l’exposition Computer Girl [Computer Grrrls] que j’ai pu voir à la gaitelyrique [Gaité Lyrique] (Lechner et Arns 2019).
Toujours dans l’étude des discriminations technologiques, je vois aussi que mon logiciel ne propose pas toutes les langues.


On y retrouve le français, le français du Canada, le danois, l’allemand, l’Italien, le portugais et le portugais brésilien antiquité [ainsi que de] nombreuses variétés d’anglais d’Australie, des États-Unis du Royaume-Uni […] J’ai pas [Je vois] beaucoup de dissymétries dans cette représentation car certaines longs [langues] sont super présentés [surreprésentées] comme l’anglais et d’autres absentes. C’est le reflet d’intérêt économique [économiques] qui fait que des langues des petits pays riches comme le Danemark sont représentées à lorsque [alors que] des langues des pays d’Europe de l’Est, comme le bulgare, sont absent. Alain vers [À l’inverse,] l’anglais, le français, le portugais sont bien représentés, mais part [pas] dans des variants [variantes] africaines, alors que c’est là où il y a le plus de francophones par exemple. Dans Traduction et violence Tiffany ça mailloux [Tiphaine Samoyault] dit que les traductions automatiques Hassan, tu [accentuent] les inégalités entre les langues et Pau [peut] accélérer la disparition des langues moins parlées au [ou] moins représentés [représentées] (Samoyault 2020, 8), car les langues les plus représentées dominent le marché. C’est un peu sec [ce qu’] illustre le logiciel que j’utilise, dans [dont] la vaste of [offre] des langues reflète en réalité des intérêts de marché et d’efficacité.
Ces disparités linguistiques sont le reflet d’un colonialisme numérique, qui favorise certains espaces riches et au fort potentiel économique où dépendent [aux dépens] d’autres espaces, Lesquels ? [desquels] les espaces favoriser [favorisés] tirent profit dans des relations asymétriques de pouvoir.
Donne-moi [Dans le] désir de tester les limites de ces [ce] logiciels [logiciel], je vais à présent lire des notes relatives à ma recherche décrite [écrites] en portugais et voir ce que le logiciel me donne en français :
- Ah moi, jhabite à imaginer dumans issue création. À qui ? Pour Fatou, les sociales religieuses. Pardon, c’est romane. Montant, pardon, robot au mamac. Respostes. Signe ? De moi-même. Inefficaces comme résultat de la perversion. O. Comme détérioré par image.
- À toi les ados test. Hamlet machine ? Quant au discours ? Technologie et au contrôle social.
- Idèle. Quel est ton système capable de analyse spectacle ? Transformer ? Il traduisit qui construira un nouveau spectacle. High Day. Pas la figure du directoireNotes extraites de mon carnet de notes : « 1 – A moral habita a imagem do humano e sua criação; 2 – Atualizar o texto (Hamlet ou Hamlet-machine), com o discurso da nova tirania imposta pela tecnologia e o controle social através da internet; 3 – Criar um sistema capaz de analisar os “melhores espetáculos do mundo”, transformá-los em algoritmos e traduzir em comando que construirão um novo espetáculo. A ideia do não humano sai da figura do ator para a figura do diretor. »↩︎ ?
Ce que je remarque dans cette transcription de minute [mes notes] en portugais vers le français, c’est tout d’abord que le logiciel a créé un texte incompréhensible de premier abord. Le champ lexical employé est majoritairement négatif, Supprimer [ce qui met] en évidence la dégradation, la perte de ces idées ? [Ø] (« inefficaces », « perversion », « détérioré », « contrôle social », « directoire »). Mais malgré cette apparente confusion, où apparaissent d’elliot [des lieux] et des personnages que je n’ai jamais mentionnés, ce texte transcrit me rappelle curieusement Hamlet machine de Reiner Müller [Hamlet-machine de Heiner Müller], que je site [cite] (voir note 9). J’y vois une sorte de parenté dans son caractère discontinu, négatif, de bite hâtive [dubitatif] et enfin avec tif [invectif], qui mélange les tons, les typographies et les langues. C’est aussi un texte qui semble en constante oscillation, en constante métamorphose :
J’étais Hamlet. Je me tenais sur le rivage et j’ai parlé avec le Ressac bla bla. Dans les 2, les ruines de l’Europe. L’alarme s’est brizard. J’ai parlé avec le tronçon restant est distribué, les génitaux mar. Viande, que sera ensemble s’assemble ? Une, 0 tout autour. Le deuil, c’est songer à. En allégresse, là, l’ivresse en gloutonnerie. Sur le cercueil, vide l’assassin cellulaire ? La veuve ? Veux tu que je t’aide à grimper en cloud ? Et quart les jambes maman. Je me couchais par terre et j’entendis le monde tourner ou pas. Cadence de la poutre Fashion« J’étais Hamlet. Je me tenais sur le rivage et je parlais avec le ressac BLABLA, dans le dos les ruines de l’Europe. […] la lame se brisa, j’y parvins avec le tronçon restant et distribuai le géniteur mort VIANDE QUI SE RESSEMBLE S’ASSEMBLE aux miséreux tout autour. Le deuil se changea en allégresse, l’allégresse en gloutonnerie, sur le cercueil vide l’assassin saillait la veuve VEUX-TU QUE JE T’AIDE A GRIMPER ONCLE ECARTE LES JAMBES MAMAN. Je me couchais par terre et j’entendis le monde tourner au pas cadencé de la putréfaction. » (Müller 2001)↩︎.
Enfants [Enfin,] en plus de ces violences discriminatoires et linguistiques, je vois que c’est [ce] logiciel reconduit des violences relatives aux [au] gens [genre]. En effet, le logiciel genre par défaut ou [au] masculin, selon les règles de grammaire française. Maître [Mais] en fait, j’aurais voulu écrire ce texte en écriture inclusive, mais c’est pas possible [impossible] [le] logiciel ne la reconnaît pas. Par exemple, quand je dis tuteur point x point S [« tuteur.ice.s »] le logiciel comprend uniquement, tout triste [« tutrices »] ou tuteurs ? [.] Parfois Le logiciel met en [un] mot [au] féminins [féminin], parce que quand je lis, j’ai [je] dit [dis] eux [« euh »] et le logiciel pense que j’ai féminisé homo [un mot], comme quand j’ai dit : [« …que j’ai n’en suis pas consciente… »]. Le logiciel mais féministe [me féminise] sans donner de motif particulier, sinon la prononciation, quitte à mettre en péril la cohérence test [du texte,] en voyant [renvoyant] la plupart du temps à enjeu [un « je »] masculin.
C’est la [Cela] fait que ce texte ne [me] confère parfois on [une] entité [identité] masculine, parfois en [une] entité [identité] féminine, sans que je les [le] choisisse vraiment. C’est un peu en [un] effet des [de] travestis [travestisme] virtuels [virtuel,] pour reprendre la démarche de Claude Charneau [Cahun]. Ce texte mais [me] dans [donne] la possibilité de vivre une [un] autre genre, comme Claude Karine [Cahun] qui explorer [explorait] existentiellement dans ses œuvres des nouvelles possibilités de vivre et penser le genre, ou de la [au-delà] d’une stricte minorité [binarité]Je pense qu’il est particulier que le logiciel retranscrive « binarité » par « minorité », car, malgré mon accent, ces deux termes sont très différents phoniquement. J’ai l’impression que le logiciel a déduit ce terme, car le paragraphe parle justement de genre, de travestisme, d’identité… Le logiciel associe alors implicitement les réflexions sur le genre à des pratiques minoritaires. (Müller 2001)↩︎. Il est intéressant, à ce titre, de noter que le logiciel se montre en quelque sorte très conservateur et réactionnaire en renseignant Claude Cahun en Jean [à un genre] féminin unique en la rénovant [renommant], Claude Karine, nombre de familles [nom de famille] qui renvoie à un prénom exclusivement féminin.
Paradoxalement, même si la machine me fait changer en pratique de **** [sexe,] je pense que son algorithme de retranscription vocale est basé sur des stéréotypes de genre. Par exemple, sur cette même page, lorsque je dis « j’ai féminisé un mot », la machine retranscrit « j’ai féminisé homo ». Elle a donc compris Homo par Homo [« un mot » par « homo »]. C’est une compréhension qui entérine les stéréotypes de genre, comme si l’homosexualité impliquait la notion de féminité. J’affirme que cette transcription que la machine juge cohérente moi dans ta relation (pas de point d’interrogation), est caricaturale, et en cela homophobe, car à d’autres endroits de la rédaction de ce mémoire, [« un mot »], son texte [sans contexte] de féminisation, est bien compris comme tel. Par exemple « car si la machine ne comprend pas en [un] mots [mot], elle ne s’arrête [s’arrêtera] pas… » (voir §43).
Je peux même dire que cette démarche de transcription de la pensée est comparable à une forme de procréation. Je m’inspire aussi [ici] à nouveau de Tiffany, ce maillot [Tiphaine Samoyault] qui dit que la traduction est une démarche de procréation. Je pense que l’activité de transcription automatique mais [met] aussi en tension le rapport entre l’Acte créateur, souvent pensé comme un acte romantique masculin et là [la] procréation, pensé [pensée] comme un acte criminel [féminin]En lien avec la note précédente, il m’apparaît encore plus étrange que la machine ait compris « criminel » et non « féminin », ce qui laisse entendre que le féminin est criminalisé ou criminalisable, ou bien que le féminin n’est pas apte à agir. Ce constat s’approfondit si on relie cet acte à la procréation, ce qui criminalise à la fois cet acte et ce mémoire de recherche-création construit sur ce principe en retour.↩︎ :
La traduction ne paraît être en lieu ou pour ainsi penser la procréation ? Jusque dans ces mutations et les possibles conséquences que ces dernières auraient sur le sujet et sur la longue ? D’abord parce qu’elle inscrit en rapport évident de ces comptabilité : elle veut après les puces la création plus loin, en avant ; parce qu’elle implique à la fois le changement de sujet et le changement de place. Enfants parce qu’elle inscrit une différence dans le même que certaines mutations techniques liées à la vie oblige à penser notamment le clonage« La traduction me paraît être un lieu où pourrait se penser la procréation jusque dans ses mutations et les possibles conséquences que ces dernières auraient sur le sujet et sur la langue. D’abord parce qu’elle inscrit un rapport évident de secondarité : elle veut après et pousse la création plus loin, en avant ; ensuite parce qu’elle implique à la fois le changement de sujet et le changement de place ; enfin parce qu’elle inscrit une différence dans le même que certaines mutations techniques liées à la vie obligent à penser (notamment le clonage). » (Samoyault 2020, 8)↩︎.
J’y [Je] pense en effet que la transcription de ma pensée est une activité s [seconde,] qui altère ma pensée et la poursuite [poursuit], le approfondi [l’approfondit] théâtralement et poétiquement, tout en maintenant lieu [un lien] avec son origine. La transcription comme procréation introduit une idée d’errance dans le sang [sens], elle matérialise en quelque sorte une forme de différence [différance] pour reprendre Jacques Derrida, dont il est intéressant de voir, que à [qu’à] nouveau, la machine tend à uniformiser cette lecture. Pour le terme de [différance], la machine abolit les spécificités visuelles [la spécificité visuelle,] qui ne s’entend pas, du terme dérision [derridien], comme si elle ne pouvait pas s’abandonner totalement où [au] doute, au retard, à l’errance ? [.] Malgré cette réduction du sens, la possibilité d’en différence [d’une différance] de la retranscription se nourrit [abondamment] de hasards heureux, d’où jaillissent des imaginaires théâtraux et poétiques que je vais à présent étudier.
En préambule de cette 2e [ce deuxième] temps de la réflexion qui porte sur la question de la présence de la machine et du langage de la machine, j’aimerais partager cette citation de Annie Thorson [Dorsen], qui a guidé mon analyse :
Computer générer de langage Sims toosla between Sound. Un sens ? Never quit Bika Min Four I believe album Human speech. But never Cycling into à djib riche. Des listes of Building of trying to understand. The closet de texte guettes tout sens de One reste d’impression of some Kind of partial Or Emerging canvas. Avec loser et Gates sur nos sens. Démarres One became the Hour of de arbitraire il Hey cheneché between signifie and signifie. With language the Floating Trees ? What Times miles to have two True. Kenan algorithme ne lit. Il fait Ken and One May be and Clyde. Tout est-ce que light mesure for major Isabelle ? Tu rooms, should I complain ne. When are Gori teamkelly de terminale speakers make promesses. Confesse d’ailleurs secrets Or cœurs, d’ailleurs ennemis. D’où d’ailleurs words nécessaire. Blesse, oui. Speech from. Trust of Language examiner of argument, description, relation. Persuasion« Computer-generated language seems to oscillate between sound and sense, never quite becoming fully believable human speech, but never settling into a gibberish that would relieve the listener of the burden of trying to understand. The closer the text gets to sense, the more one has the impression of some kind of partial or emerging consciousness ; the closer it gets to nonense, the more one becomes aware of the arbitrary relationship between signifier and signified. With language thus floating free, what claims might it still have to truth ? Can an algorithm lie ? If it can and does, one may be inclined to ask, like Measure for Measure’s Isabella, “To whom should I complain ?” When algorithmically-determined speakers make promises, confess their secrets, or curse their enemies, do their words necessarily hold less weight than when ordinary scripted characters do ? Untethering speech from consciousness destabilizes our habitual trust of language as a means of argument, description, revelation, persuasion. » (Dorsen 2012)↩︎ ?