Notes collaboratives
Des notes collaboratives ont été prises par les participants lors de chaque séance du forum « Contribution numérique, cultures, savoirs », qui s’est tenu en juillet 2020 au Carrefour numérique de la Cité des sciences et de l’industrie dans le cadre du projet ANR COLLABORA. Ces notes sont toutes consultables ci-dessous :
Notes prises lors des six mini-conférences de la journée d’études
Notes 1. Babelio : construire des synergies avec les acteurs publics
Pierre Fremaux (fondateur de Babelio)
Pierre Fremaux a présenté la manière dont la communauté de lecteurs en ligne s’est constituée autour de Babelio et l’historique de leur relation avec les bibliothèques publiques afin de voir comment un acteur privé collabore avec des entités publiques pour des projets passerelles. Il commence par rappeler l’histoire de Babelio, un projet qui débute en 2007 en s'inspirant de Myspace : « il y avait une communauté de partage autour de la musique, pourquoi pas en faire une autour du livre ». Quinze ans plus tard, la plateforme compte cinq millions de visiteurs et quelques dizaines de milliers de contributeurs actifs par mois, dont une grande partie de femmes. Cette contribution permet la constitution d’une base de données la plus riche possible qui s’appuie sur un système de recommandation personnalisée.
Pierre Fremaux expose ensuite deux modèles économiques. Le premier, qui est le cœur de l’activité économique, tient à sa relation avec les maisons d'édition. Ces dernières font appel à la plateforme pour la promotion de nouvelles parutions en profitant de leur large audience. Cette promotion peut relever de la publicité et du lancement du bouche-à-oreille sur internet, avec comme caractéristique de pouvoir cibler précisément le lectorat grâce à leur base de données. Le second modèle économique repose sur un abonnement annuel payé par les bibliothèques publiques. L’idée est de créer des passerelles entre la base de données Babelio et les catalogues des bibliothèques qui souhaitent les rendre contributifs. Le service Babelthèque permet aux usagers qui consultent un catalogue d’une bibliothèque partenaire d’avoir également accès à la base enrichie de Babelio, via des recommandations ciblées.
Suite à l’intervention, des questions ont été posées. Sur le risque que Babelio soit racheté par Amazon, Pierre Fremaux a répondu qu’il ne voyait pas cela comme un risque puisqu’un rachat ne signifiait pas une dégradation de la qualité du service. Il y a cependant un lien avec l’entreprise URB, prestataire d’Amazon pour la rédaction de notices des livres vendus sur la plateforme : Babelio récupère les notices moyennant la mise en place d’un lien renvoyant vers Amazon pour l’achat de l’ouvrage. Ceci étant dit, P. Fremaux a précisé que la grande majorité des usagers de Babelio achète leurs livres chez des libraires indépendants, bien que Babelio n’ait pas réussi à nouer des liens durables avec ces derniers. Enfin, il explique qu’ils réfléchissent à la possibilité d’une offre freemium mais avec la difficulté de faire payer un service qui a toujours été gratuit.
Notes 2. Économie contributive et plateformes numériques
Vincent Puig (directeur de l’IRI du Centre Pompidou)
Vincent Puig souhaite présenter les réflexions sur lesquelles il travaille à l’IRI tant sur un plan philosophique qu’économique. Il commence par rappeler les trois objets centraux d’intérêt à l’IRI : (i) Capacitation : comment construire une économie sur le « pouvoir d’agir » (Amartya Sen) permettant aux acteurs de développer leurs savoirs ? (ii) Amateurs : comment construire une économie du désir libidinale (Bernard Stiegler) où l’amateur, qui aime produire et souhaite savoir, devient une figure centrale ; (iii) Contribution : comment construire une économie de la contribution ? L’économie de la contribution cherche à redonner accès, dans le travail, à une alternance/intermittence entre des phases de contrainte (emploi) et des phases de libertés (artiste), qui sont complémentaires. Or ici, la question des biens communs est centrale, puisque, dans les logiciels libres, on voit apparaître cette question de l’intermittence : les développeurs de logiciels libres, qui s’adonnent à leur créativité, sont très recherchés en raison de leurs compétences.
Vincent Puig présente ensuite différents projets de l’IRI. Le premier projet est celui des territoires apprenants contributifs. L’idée est de s’inspirer du modèle de l’intermittence du spectacle pour faire alterner des périodes de capacitation (avec le versement d’un revenu contributif et des périodes de production rémunérée, le tout auprès de structures labellisées. Le second exemple est le projet « Urbanité numérique en jeu », permettant à des étudiants de contribuer sur le jeu Minecraft pour penser l’urbanité de leurs quartiers. Le troisième projet présenté est « contribalim » qui permet d’enrichir les connaissances et les savoirs sur l’alimentation. Le dernier projet présenté est celui d’une monnaie locale, inscrite dans un réseau complexe permettant aux habitants, entreprises, scientifiques et collectivités d’un territoire d’évaluer et mettre en œuvre la rétribution de la contribution.
La présentation se poursuit sur des questions. Elles concernent la monnaie locale, le montant des rémunérations ou encore la couverture sociale que permet le revenu contributif.
Notes 3. Le défi de l’open content pour les acteurs culturels
Xavier Cailleau (chargé de mission partenariats, Wikimédia France)
Xavier Cailleau commence par expliquer que l’usage du terme « open » se généralise, mais que sa définition n’est pas la même partout. Par exemple, l’open data n’intègre pas les images, qui font pourtant partie des pratiques culturelles. Il a donc fallu inventer l’open content, c’est-à-dire la diffusion des images et des œuvres en bonne définition et en licence libre y compris pour des usages commerciaux.
Xavier Cailleau présente ensuite le contexte juridique et les nombreuses contradictions législatives. Par exemple, alors que la loi Valter (2015) puis Lemaire (2016) actent l’ouverture par défaut des données publiques, le Plan national pour la numérisation du patrimoine culturel s’aligne sur l’exception et la redevance culturelles avec la possibilité de vendre la numérisation des œuvres.
Pourtant, l’open content comporte de nombreux avantages pour les institutions publiques. Il s’agit de rester une référence de qualité, visible et pertinente face aux GAFAM, renforcer des liens avec un public dont les pratiques et attentes évoluent, sans compter qu’une revendication de droits d’auteur freine la créativité, l’innovation et la production de connaissances autour des œuvres d’art du domaine public. Malgré ces avantages, la généralisation de l’open content comporte des contraintes : comment faire alors que la législation sur les droits d’auteur manque d’harmonisation à l’échelle internationale ou encore quel statut donner aux photos des œuvres d’art en trois dimensions. L’intervenant liste ensuite de nombreux facteurs qui peuvent expliquer le retard français : barrières psychologiques face à la perte de contrôle sur le contenu, absence d’un positionnement politique fort ou encore les coûts liés aux moyens humains nécessaires à mettre en œuvre en même temps qu’un changement de modèle économique. Enfin, Xavier Cailleau expose quelques exemples d’institutions ayant adopté l’open content à l’international (comme le Rijksmuseum ou encore le Smitshonian institution avec plus de 2,8 millions d’images ouvertes) et en France (comme les archives des Yvelines, les archives nationales en partenariat avec Wikimédia France ou encore Paris Musées, dont 150 000 œuvres ont été mises à disposition et ont été téléchargées plusieurs millions de fois depuis fin 2020). Xavier Cailleau termine par exposer deux projets qui seront lancés en 2023 : l’Observatoire de l’open content et le Label « Culture libre ! ».
Les questions portent sur le rôle de Wikimédia France qui consiste de plus en plus à faire du plaidoyer, à accompagner les institutions à contribuer aux projets Wikimédia et à leur faire intégrer ces derniers dans leurs stratégies de diffusion. Pour autant, Xavier Cailleau explique que certains projets sont difficiles à mener, par exemple avec la BNF qui tire encore beaucoup de revenus des contenus qu’elle a numérisés.
Notes 4. Science participative 2.0 : données de qualité, intelligence collective
Romain Julliard (directeur de recherche, Cesco, MNHN)
Romain Julliard commence par présenter les méthodes et outils pour les sciences participatives et par expliquer qu’un des besoins centraux des sciences participatives relève de données standardisées produites par les contributeurs. Pour ce faire, il présente les méthodes de la science participative 2.0. 1) Les fonctionnalités liées aux données : elles peuvent être visibles de tous, commentables par les participants et/ou modifiables par les auteurs ; 2) Les actions des participants : elles doivent s’inspirer les unes des autres, être basées sur le conseil et l’entraide et enfin contrôlées pour vérifier leur qualité. Cela conduit à des données enrichies, un apprentissage partagé et un sentiment d’appartenance entre les participants. Elle permet également de faire progresser les participants et de les faire contribuer aux règles pour valider la qualité des données.
Dans un second temps, Romain Julliard présente la plateforme Changing Natures. L’idée est de documenter les témoignages du changement de la nature à travers une démarche de science participative et un projet interculturel (franco-allemand-anglais). Le protocole consiste en une gestion participative de la collection (les participants deviennent conservateurs) et la création de récits personnels et collectifs (via des sous-collections).
Des questions relevant de dimensions techniques (interopérabilité, architecture logicielle) et communautaires (comment animer des contributeurs via des animateurs et relais locaux) ont été soulevées.
Notes 5. Les projets participatifs autour d’archives numérisées : l’exemple des Archives nationales
Romain Le Gendre (conservateur du patrimoine des Archives nationales)
Romain Le Gendre présente des projets participatifs autour des archives nationales numérisées.
Il commence par rappeler que les pratiques collaboratives dans les archives datent des années 1970, via l’engouement pour la généalogie d’associations qui informatisaient des archives papier, qu’elles mettaient ensuite en ligne ou bien qu’elles réservaient à leurs adhérents. Le phénomène de numérisation se poursuit, s’outille de techniques et de sites dédiés, avant que les usagers soient mis à contribution. Les institutions, comme les Archives d’Orléans, mettent en place des projets collaboratifs d’indexation, avec des systèmes de récompense pour stimuler la contribution. Lors des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, de nombreuses numérisations de fiches ont été entreprises, via des prestataires privés ou des projets collaboratifs (comme Mémoires des hommes et le défi « 1 Jour - 1 Poilu » qui rencontre un grand succès).
L’intervenant présente ensuite les projets des Archives nationales qui, malgré la longue tradition de la centralisation administrative de la France, s’ouvrent à des projets participatifs. Un site est mis en ligne pour mettre en avant les différents projets et attirer des contributeurs. Mais il y a eu un faible nombre de contributeurs (80 % du travail est fait par moins de 5 personnes). L’objectif est donc d’amplifier ces démarches sur cinq projets pilotes à partir de fin 2022 en : proposant un seul outil d’indexation et de transcription, diffusant les projets sur les réseaux sociaux, effectuant une partie du travail par de l’intelligence artificielle et intégrant les contributeurs de manière plus aisée.
Des questions sur la qualité des données, l’appel à des associations ou au fait que le travail demandé soit bénévole ont été soulevées. L’intervenant a précisé que les données étaient toujours de bonne qualité, qu’elles visaient moins les associations que leurs membres actifs et que les bénévoles deviennent en réalité des archivistes, et eux (l’institution) sont là surtout pour paramétrer la base de données et faciliter l’accès à l’information.
Notes 6. Archipop, une construction limitée des mémoires des cinéastes amateurs
Milana Tsakaiev (chargée d’histoire, collecte et valorisation, Archipop)
Milana Tsakaiev présente d’abord Archipop et son site web. Archipop est une association créée en 2003 et qui a pour mission de collecter, sauvegarder, documenter et valoriser les archives privées filmées sur la région Hauts-de-France. L’association travaille principalement avec des films de famille, amateurs, d’entreprises, d’institutions et d’associations. Il s’agit principalement de films sur supports argentiques ou magnétiques. Ces films ont la particularité d’apporter un regard inédit et singulier sur l’histoire et l’évolution de notre région. Ils proposent des points de vue pertinents sur les événements de la vie sociale : les cérémonies, les événements politiques et sociaux, le travail, les traditions, les rites et les spécificités culturelles et cultuelles.
Le site internet archipop.org a été créé en 2018 pour répondre à la demande de valorisation en ligne s’appuyant sur le fonds archivistique. Il y a une véritable richesse documentaire dans les films amateurs puisque ce sont des images inédites. Les images l’Archipop n’étaient, à l’origine, pas destinées à être diffusées. Ce sont des images que le public n’a pas l’habitude de voir. Ces images servent à des étudiants, des historiens, etc. Ces valorisations sont des réponses à des besoins accrus de la découverte de l’histoire sociale et culturelle de la région. En 2019, il y a eu 52 241 visites pour 95 000 visites en 2021.
Le site offre également un espace dédié à la discussion et à la contribution qui n’est quasiment jamais utilisé par le public. Milana Tsakaiev présente les difficultés liées à la base de données qui empêche d’indexer correctement les lieux et surtout les localisations des films. D’un point de vue général, la valorisation et la collaboration du public se font principalement en dehors de la plateforme, sur les lieux de projections, mais également au téléphone. Ce sont souvent les déposants eux-mêmes qui apportent des précisions sur les films au moment de la collecte ou après la valorisation.
Ces problèmes rencontrés sont un enjeu de masse dans l’association. L’association réfléchit à un moyen d’optimiser l’indexation grâce : à des sessions via les réseaux sociaux ; une page pour les déposants où ils pourront contribuer à l’indexation de leurs films de manière précise ; et enfin une page pour les clubs de cinéastes amateurs avec un véritable « forum » pour inviter les anciens membres des clubs à converser autour de leurs créations.
Atelier #1 | Mobiliser les contributeurs et animer sa communauté
Notes 7. Nantes Patrimonia
Noémie Boulay, Agathe Cerede, Pierre Fauvel (direction du Patrimoine et de l’Archéologie de la ville de Nantes)
Les intervenants commencent par décrire le projet. Nantes Patrimonia est géré par la direction du Patrimoine et de l’Archéologie de la Ville de Nantes. Ce projet regroupe les Archives de Nantes, des historiens amateurs, etc. pour travailler à la préservation et la transmission des savoirs sur le patrimoine nantais. Les porteurs du projet essaient de donner une place importante aux habitants en ouvrant des espaces de partage.
Les intervenants rappellent ensuite l’histoire du projet. Nantes Patrimonia se lance en 2015 et le site voit le jour en mai 2019. Le site est composé d’articles thématiques (textes, images, témoignages), enrichis par un volet cartographique (une carte interactive de la ville, intégrant des parcours numériques autour d’un quartier, d’une personnalité, etc.). Le projet est complété par un agenda présentant des actualités (évènements, etc.) et une chaîne YouTube.
Les contributeur·ice·s sont multiples : agents de la ville, archives de Nantes, musées et bibliothèques, associations… mais aussi des citoyens (passionné·e·s, étudiant·e·s, beaucoup de retraité·e·s), qui envoient des contenus (textes, anecdotes, photos) spontanément soit en contact avec les agents ou directement sur la plateforme, mais aussi dans le cadre d’appels à participation. Une petite équipe est chargée du développement et de l’animation du site (six personnes), dont le travail est enrichi par la collaboration avec les autres services de la métropole.
La communication avec la communauté s’opère à travers les réseaux sociaux de la métropole ou les campagnes d’affichage pour susciter la contribution. Il existe également une lettre d’information pour mettre en avant certaines contributions, notamment en lien avec l’actualité du projet.
Depuis 2019, le projet compte 148 actualités, 44 parcours, 400 notices cartographiques, 877 articles encyclopédiques (dont plus de la moitié issus de contributeurs externes). Les visites sont nombreuses et en augmentation. Le contact direct et l’accompagnement des contributeur·ice·s sont appréciés, bien que soient remontées quelques difficultés d’appropriation de l’outil technique et de ses contraintes éditoriales.
Pour finir, quelques pistes ont été avancées pour stimuler la contribution et renforcer la communauté : renforcer la communication, s’appuyer sur des « ambassadeur·ice·s » pour structurer et élargir la communauté, aboutir à une nouvelle version du site prochainement. Une thèse Cifre (Conventions industrielles de formation par la recherche) va démarrer autour des usages.
Notes 8. Recital
Françoise Rubellin (professeure, université de Nantes)
Françoise Rubellin commence par rappeler qu’au XVIIIe siècle, il n’existe que cinq théâtres publics à Paris. La comédie italienne, dont les acteurs ne sont que des Italiens, échappe à certaines réglementations royales. Les registres comptables de cette comédie (sur une période d’un siècle) ont été conservés. 64 registres de 300 pages chacun environ, avec des comptes quotidiens, mensuels, etc.
Elle expose ensuite les difficultés de la collecte de données du projet Recital : écritures manuscrites difficiles à décrypter, langues françaises et italiennes (y compris des termes vénitiens), systèmes monétaires complexes… On y apprend le titre des pièces jouées, les impôts payés, les acteurs embauchés, les petits métiers, les places vendues, etc. Le travail conduit également à des mystères à résoudre. L’intervenante donne l’exemple de l’« Escomba », payé un sou par jour, dont la communauté des contributeurs finira par déterminer (en étudiant les registres de police) qu’il s’agit de la concierge.
Quels sont les types de contributions possibles ? La plateforme permet, pour chaque page, de déterminer le type de contenu. Puis, chaque ligne peut être identifiée et transcrite. Des bulles d’aide sont présentes pour aider les contributeurs. Une phase de vérification permet, lorsque des transcriptions sont conflictuelles, de trancher.
Comment faire pour constituer la communauté ? Il faut impliquer des étudiants de master (pas forcement travaillant sur ce sujet), faire venir des passionnés de l’histoire et du théâtre, organiser des transcribathons, participer aux Nuits Blanches de chercheurs ou aux Fêtes de la Science. Les personnes découvrent la recherche collaborative et rencontrent les humains derrière la machine. Les statistiques montrent l’impact important des événements ponctuels et des stages sur le nombre de contributions. Concernant le projet en lui-même un million de transcriptions ont été réalisées.
En ce qui concerne la communication avec la communauté, il y avait eu la publication d’une newsletter pendant un temps (des nouvelles du projet, des anecdotes), mais qui s’est arrêtée par manque de personnel. Un forum est mis à disposition pour que des participants posent des questions, mais là encore il est parfois difficile d’être réactif et d’apporter assez de réponses.
Enfin, quelques pistes pour stimuler les contributions et la communauté : organiser des enquêtes guidées, ludiques, pour intéresser la communauté ; un wiki est en cours de création.
Notes 9. Bulliot, Bibracte et moi
Jean-Pierre Girard*
L’intervenant commence par exposer le projet. Ce dernier est financé par le ministère de la Culture, autour des carnets archéologiques de Jacques-Gabriel Bulliot. Au cours du XIXe siècle, cet archéologue organise chaque été des fouilles sur le mont Beuvray (Saône-et-Loire), persuadé qu’il s’agit du site de l’ancienne cité Bibracte. Il laisse un grand nombre de carnets de fouilles. Ils sont partiellement transcrits par divers chercheurs au cours du temps, mais jamais mis à disposition, notamment pour des questions de droits.
Le projet réunit plusieurs institutions (dont les propriétaires desdits carnets) pour transcrire les carnets numérisés. Des ateliers organisés sur le site de Bibracte et au musée d’Archéologie de Roanne ont abouti à la construction d’une équipe de transcription amateur. Pour outiller le projet, un logiciel de reconnaissance d’écriture manuscrite (Transkribus) est employé. Les participants travaillent dans un premier temps à transcrire intégralement une centaine de pages, qui serviront à entraîner le moteur de transcription. La transcription est ensuite réalisée automatiquement, mais les participants relisent. La transcription doit être aussi fidèle que possible, en incluant les fautes, les ratures, les orthographes anciennes. Ce sont les bénévoles qui ont défini, ensemble, l’organisation de leur travail.
Les motivations des contributeurs sont variées : intérêt pour l’archéologie, recherche d’une dynamique de groupe, etc. En période de confinement, des ateliers sont encore organisés avec des outils de coordination à distance (mais pas de visio). Un article scientifique a été écrit par les contributeurs dans le cadre de l’appel à articles du FabPart Lab.
Notes 10. Les 7 Portes
Christine Coulange (Sisygambis)
Christine Coulange se présente en tant que réalisatrice et productrice de documentaires multimédias. Elle mène des projets qui mêlent création, interfaces immersives et contribution.
Après avoir montré le site de son projet (Sisygambis, elle évoque un webdocumentaire sur les ports, réalisé avec des étudiants de Paris 8, en partenariat avec le Mucem. Les contributions ont eu lieu depuis le tournage et l’enregistrement de la bande audio par différents groupes (communautés souffi au Maroc, massaï aux Comores, académie de musique de Zanzibar…). La rencontre réelle est extrêmement importante pour travailler ces contributions et entrer en relation avec les contributeurs. Ce projet contributif a abouti à l’interaction de la musique traditionnelle et électronique avec des images immersives, qui ont été diffusées sur des écrans dans les espaces publics, en complément de l’exposition au musée.
Un autre projet a été conduit pour travailler avec le centre universitaire de Mayotte pour créer le premier audioguide de Mayotte, en français, anglais, mais aussi dans les langues de Mayotte. L’audioguide est disponible gratuitement en ligne.
L’intervenante évoque un nouveau projet de webdocumentaire nommé Traversée. Les tournages ont eu lieu à Madagascar et à Mahjanga, avec des musiciens, des bateaux, et des trains. C’est la première fois que certains étudiants participaient à ce type de projet. Ils l’ont fait dans le cadre de deux « master class », la première concernant l’écriture numérique autour de l’ouverture au monde et de la contribution et la seconde sur la musique assistée par ordinateur, autour des enregistrements réalisés.
Enfin, l’intervenante évoque la résidence qu’elle a réalisée à la Friche (Marseille), à l’occasion de laquelle elle a accueilli des jeunes de Mayotte et des Comores. Ils sont venus via des séjours culturels organisés à Paris, et ont notamment participé à une formation à la contribution Wikipédia organisée avec Wikimédia France (aboutissant à la création de l’article « Cuisine mahoraise »).
Notes 11. Mémoire Ciclic
Claire Scopsi (maitre de conférences, CNAM)
Claire Scopsi est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication au CNAM.
Elle explique qu’elle réalise des études des contributions, commentaires (et remixage) de films amateurs de la plateforme Mémoire Ciclic.
Pendant un an et demi, le travail s’opère avec une agence régionale pour le livre et l’image au Centre-Val de Loire pour aboutir à Ciclic. Il y a un fonds de soutien au cinéma et au secteur du livre qui accueille des artistes en résidence et organise des formations dans les écoles, etc. Il y a également une médiathèque régionale (l’une des plus anciennes de France) incluant des films amateurs, réalisés sur la région ou par des habitants de la région. Beaucoup de films de famille, réalisés depuis les années 1920, sur divers supports physiques. Depuis le début du projet, un jeu a été mis en place, les Sherlocks, demandant aux usagers de trouver des informations sur un film mis en avant : qui est tel personnage, où le film est-il tourné, quelle est l’époque, etc. ? Les habitants participent ainsi à recontextualiser les images.
Justement, le projet de recherche consiste à analyser les commentaires des usagers, publiés entre 2010 et 2021. Environ 11000 commentaires, dont 3000 proviennent de l’animateur du site. Parmi les contributions restantes, on observe une forme extrême de longue traîne : un utilisateur massif, deux utilisateurs réguliers… et une énorme majorité d’utilisateurs ne postant qu’une seule contribution. Ce qui complique beaucoup les analyses (les statistiques globales sont surtout des statistiques personnelles de ces usagers sur-représentés).
L’activité est ainsi hypercentrée sur trois utilisateurs. L’intervenante en conclut que l’activité contributive est peu génératrice de lien social : les usagers postent toujours sur les mêmes films et dialoguent peu (sauf un binôme d’usagers massifs qui se répondent). Les commentaires sont effectués le plus souvent pendant les jours et heures ouvrables. On ne parvient pas à identifier de logique de date ou de thèmes qui indiquerait une certaine prédilection. Ce serait surtout l’incitation des documentalistes qui serait motrice de contribution (et non des passions spécifiques des usagers).
L’analyse lexicale montre une prévalence des termes liés aux lieux (rue, maison, pont, gauche), qui indiquerait une activité de description. Des éléments issus d’URL montrent que les usagers s’appuient sur des liens (notamment des sites de cartes postales anciennes) dans leurs pratiques de description des images.
Le jeu des Sherlocks semble peu représenté dans le corpus ; il semblerait que ce soit l’enquête patrimoniale (le processus de recherche/vérification) et l’avancée de la connaissance qui soient gratifiantes, plutôt que les « points » gagnés à travers le jeu. Ce n’est pas réellement une communauté qui est ainsi créée (pas de liens forts apparents), mais néanmoins un groupe très courtois. De plus, l’intervenante montre des indices d’une prolongation du travail d’enquête dans le monde physique, de présentation des films à d’autres personnes, procédé qui est évoqué comme « émouvant« .
Pour conclure, l’intervenante explique que généralement sur les blogs de mémoire des territoires créés hors institutions, on observe trois M : manque (fort sentiment de perte), militance (s’organiser/agir pour défendre le patrimoine) et malheur (récit d’événements pénibles, de catastrophes). Ce n’est pas du tout le cas pour Ciclic : peu de commentaires de déploration, d’évocation du malheur, de protestation. Le travail d’enquête pourrait avoir compensé l’impression de manque, car on découvre que la mémoire est là, qu’elle existe encore, qu’elle est préservée. La troisième phase de l’étude, à faire, est de rencontrer les utilisateurs et valider les hypothèses.
Notes 12. Passports, Archives de Saint-Brieuc
Yolaine Coutentin
L’intervenante est archiviste, historienne de formation, chargée de l’animation du patrimoine à Saint-Brieuc.
Elle montre à la fois le site des archives de Saint-Brieuc ainsi que le projet Passports avant d’en expliciter l’histoire. En 2001, le service des archives est rouvert, et un club de paléographie se développe. Lors de la création du site des archives, il se lance des réflexions sur les usages qui pourraient être offerts.
L’intervenante découvre la plateforme d’indexation Zooniverse lors d’un stage à l’INA (avec Lisa Chupin). Elle met en place la plateforme et, en deux mois, un fonds d’archives est transcrit par 120 contributeurs, et mis en ligne. Elle échange avec ses contributeurs pour décider des fonds à traiter ensuite. L’un des fonds choisis, sur l’indexation des passeports, a un grand succès, tandis qu’un second, sur le contrôle sanitaire des navires, ne fonctionne pas. Après enquête, il s’avère que les passeports intéressent beaucoup les généalogistes, qui sont très présents parmi les contributeurs.
Pour un projet suivant, Wikisource est envisagé, mais abandonné devant la difficulté technique. L’outil Transkribus est essayé avec un certain succès. Pendant le confinement, il restait des passeports à transcrire… et les contributeurs n’ont pas répondu présents, ce qui interroge les modalités d’animation de la communauté. Après le confinement, les réunions avec le public sont à nouveau possibles.
Aujourd’hui, il existe des contributrices très engagées, qui ont la particularité d’avoir des soucis de santé et qui cherchent une activité qui leur soit facilement accessible pour se rendre utiles. Mais le projet recherche de nouveaux contributeurs, notamment à travers France Bénévolat.
L’intervenante conclut en exposant que ce sont les citoyens qui doivent se saisir des moyens de faire culture (cf. la loi NOTRe).
Temps d’échange : définir les termes « contributeur » et « communauté »
L’atelier commence par un travail collectif de définition. Les participants sont invités à définir Contributeur à travers trois mots clés :
passionnés, action, utile, retraités, grand public, diversité, loup solitaire, chien fou, cadrage, volontaires, transmission, Algériens, commun, structurées, motivées, persévérantes, connaisseurs, penser autrement, partage, collaboration, mémoire, co-construction, innovation, expression, responsabilité, inconnue, de partout, implication, curieux, impliqués, énergiques, disponibles. |
Puis les participants sont invités à définir Communauté à travers trois mots clés :
liens, solidarité, dynamique, émulation, animation, intelligence collective, aidante, solidaire, accueillante, sympathiques, café gourmand, conviviale, autocensure, biais cognitifs, confrontation, informel, fluctuante, normes, cercle de deuil, discussion, groupe, qualité, productivité, mouvementée, appartenance, intérêt convergent, partage, entraide, innovante, plurielle, ouverte, société, création, porteuse de sens, allant dans le même sens |
L’échange porte sur les biais individuels et collectifs qui se renforcent ou se percutent dans les dynamiques communautaires et qui aboutissent à des confrontations, positives ou négatives, au sein du groupe.
L’échange continue autour de deux interrogations.
1. Comment faire venir des contributeurs individuels, avec une certaine diversité ? Quels freins et quels leviers ?
Les freins sont :
le manque de connaissance du projet,
les barrières techniques à l’entrée (manque d'ergonomie notamment),
le manque de temps,
le manque de rétribution,
le manque de sens ou de valeur explicite à la contribution,
le manque de médiation,
les thèmes ne sont pas forcément fédérateurs ou intéressants pour les jeunes.
Les leviers sont :
la communauté ne se décrète pas, elle se crée,
créer des liens avec les préoccupations actuelles,
médiatiser le projet à travers des événements physiques,
mettre en place des « contributeurs ambassadeurs »,
aller directement à la rencontre des jeunes (dans les formations),
avoir une présence sur les médias sociaux,
améliorer l'ergonomie des plateformes et outils techniques,
valoriser l’expertise de chacun,
rendre visible et mettre en avant les apports des contributions individuelles,
ne pas négliger l’animation des contributeurs et la structuration du collectif,
montrer l’apport et le résultat des contributions individuelles,
penser l’offre avant la demande,
définir des tâches simples et répétitives pour certains contributeurs.
2. Qu’est-ce qui est important quand on s’engage dans la création d’une plateforme contributive ?
fixer un protocole de contribution clair et ouvert, adossé à une plateforme,
écouter et comprendre sa/ses communauté/s, agir en conséquence pour donner du sens,
les groupes d’intérêt se recomposent au gré des sollicitations,
identifier les communautés existantes,
une plateforme en adéquation avec les attentes des futurs usagers (co-construction de la plateforme),
favoriser les modes d’animation et de mobilisation hybrides numériques/présentiels (ateliers, restitutions, temps de rencontres privilégiées),
favoriser l’émotion, le plaisir, la rencontre,
valoriser les contributeurs (notion de réciprocité, de reconnaissance, de légitimité).
Atelier #2 | Nouer des partenariats / Modes et synergies de fonctionnement
Notes 13. Urbanités numériques en jeux
Vincent Puig (directeur de l’IRI du Centre Pompidou)
Vincent Puig est directeur de l’Institut de Recherche et de l’Innovation du Centre Pompidou (IRI). L’IRI a été créé en 2006 pour anticiper, accompagner et analyser les mutations des activités culturelles, scientifiques et économiques induites par les technologies numériques et pour développer de nouveaux dispositifs critiques contributifs.
L’Institut de Recherche et d’Innovation propose d’expérimenter un programme de capacitation aux nouvelles technologies urbaines en Seine-Saint-Denis, en coopération avec le rectorat de Créteil, certains établissements scolaires du territoire (collèges, lycées généraux et professionnels), ainsi qu’avec des architectes et urbanistes professionnels et des entreprises du bâtiment et de la construction.
L’objectif du projet « Urbanités numériques en jeux » consiste à impliquer les élèves, leurs professeurs, les architectes, les urbanistes et les différents professionnels de la construction et du bâtiment du territoire dans le projet, en tirant profit des nouvelles possibilités offertes par les technologies numériques pour la modélisation, la construction et la gestion urbaine (notamment les technologies BIM – building information modeling) afin qu’ils soient en capacité de comprendre les nouveaux milieux urbains « connectés » et de devenir des acteurs de la mutation en cours (avec le jeu vidéo de la version libre de Minecraft). Ce projet a débuté en 2019. Il propose une dynamique de construction et de déconstruction. Il y a un espace de partage : un chat pour échanger. Il y a la possibilité de faire des annotations pour poser des marqueurs : tag libre, commentaire, document associé. Toutes ces modalités de contribution génèrent de nombreuses métadonnées. Mais d’un point de vue éditorial, cela pose la question de savoir quoi faire de ces données et comment publier le résultat de ce travail commun. Une piste avancée est celle du « rendu » dont sont coutumiers les professeurs. Enfin, la réalité augmentée a été testée récemment autour du projet.
En guise de conclusion, l’intervenant revient sur la notion d’« amateur » qui est pour lui un terme très positif. L’amateur aime et désire. Il est autonome. Il y a une production. C’est un terme absolument à préserver. L’intervenant prend l’exemple de la recette de cuisine, qui est une connaissance, car c’est une donnée codée. Une fois partagée, la recette entre dans le domaine du savoir (et savoir-faire). Sans compter que le partage de connaissances et d’échanges implique un rapport à l’autre.
Notes 14. Modèles socio-économiques
Olivier Thuillas (maître de conférences, Université Paris Nanterre)
Olivier Thuillas est maître de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’Université Paris Nanterre, laboratoire DICEN-idf (Dispositifs d’Information et de la Communication à l’Ère Numérique). Il étudie les plateformes contributives avec une approche socio-économique.
Il commence par exposer que, sur les plateformes qu’il a étudiées, il y a des modèles économiques qu’il a réunis dans une typologie qu’il va présenter.
Le premier consiste à avoir des formes de publicité. C’est le plus représenté. C’est le cas de Babelio, de FestView ou d’Anobii.
Le second modèle est celui du Freemium/Premium. Il s’agit d’une offre avec un accès limité d’un côté, et des contenus et services annexes en premium de l’autre. L’intervenant prend l’exemple de Geneanet, Radiooooo ou encore Babelio qui a développé un service pour les bibliothèques par exemple.
Le troisième modèle correspond au rachat de la plateforme par les entreprises. L’exemple donné est celui du projet Tric Trac qui a été acheté par une entreprise, car il a eu beaucoup de succès.
Le quatrième est celui de plateformes portées par des organismes publics ou semi-publics. Pour ces projets se posent les questions de la permanence du financement ou encore de la pérennité du porteur.
D’autres modèles sont présentés, comme les fondations, ou les particuliers passionnés qui subventionnent les plateformes, le crowdfunding, c’est-à-dire le financement participatif.
Olivier Thuillas termine en expliquant qu’il y a forcément des coûts de développement pour les plateformes numériques (maintenance continue, mise à jour, etc.). La question du financement se pose donc à chaque fois.
Notes 15. Grand Comics Database
Benjamin Barbier (maitre de conférences, Université Paris Nord)
Benjamin Barbier a étudié de nombreuses plateformes comme Grand Comics Database ou encore Geneanet. Il s’intéresse en particulier au monde associatif et à la manière dont des amateurs créent des plateformes collaboratives et les synergies qui se créent avec d’autres acteurs dans le temps.
Benjamin présente la plateforme Grand Comics Database. C’est une base de données en ligne visant à répertorier l’ensemble des bandes dessinées publiées dans le monde sous divers formats. Elle est particulièrement fournie en ce qui concerne les comics books, en sachant que ce sont des amateurs qui prennent en charge l’indexation (métadonnées du document).
L’intervenant rappelle l’histoire de la plateforme. Au début, les amateurs s’échangeaient des disquettes avec des listes de comics, puis il y a eu la création d’un forum. Puis un Norvégien a décidé de créer une base de données numérique. L’objectif était d’indexer tous les magazines de comics dans le monde pour avoir une vue d’ensemble.
Aujourd’hui, le moteur de recherche propose 70 champs (auteurs, dessinateurs, nombre de pages, personnages qui apparaissent dans le numéro, etc.) ce qui représente énormément de données. Au total, près de 400 000 titres ont été recensés sur la plateforme. La Library of Congress les a contactés pour réaliser une expertise sur leur collection.
En ce qui concerne les financements, la plateforme est associative et elle est financée par ses membres (environ 15 dollars par an). Il n’y a pas de publicité. Enfin, les évolutions et les décisions qui concernent la plateforme sont prises par un groupe d’anciens bénévoles. Ce sont les contributeurs les plus actifs. Une évolution dans la hiérarchie est possible.
Notes 16. Particip-Arc
Alexandra Villarroel Parada (Muséum national d’histoire naturelle)
Alexandra Villarroel Parada rappelle que le réseau Particip-Arc est né sous l’impulsion du ministère de la Culture, comme une stratégie de recherche autour des axes participatifs via AAP. Il réunit les acteurs qui conduisent des recherches culturelles participatives. Il a commencé comme un réseau au niveau institutionnel, avec un financement sur deux ans pour faire des ateliers s’interrogeant sur la notion de recherche culturelle, sémantiquement complexe. Durant la phase 3, il y a une diminution des financements et on s’est intéressé à la question de la pérennisation à travers la création d’une plateforme numérique simple qui répertorie des projets de recherche culturelle participative. Il y avait alors une centaine d’adhérents et des institutions comme des individus.
Un des problèmes soulevés relève du manque de contributeurs, peut-être du fait que la plateforme est aujourd’hui surtout répertoriée comme une plateforme institutionnelle. D’autre part, il y a une diversité de disciplines représentées, avec une unité thématique, mais comme sur Wikipédia la question se pose de savoir si cette plateforme « produit » de la connaissance. Sachant qu’il n’y a pas de protocole scientifique à proprement parler.
Notes 17. Généricité des plateformes
Cécile Payeur (maitre de conférences, Université Paris Nanterre)
Cécile Payeur expose une présentation sur la généricité des plateformes. Ce travail de recherche touche à la conception des plateformes, c’est une analyse comparative des plateformes recensées par l’observatoire des plateformes culturelles contributives de l’ANR. L’objectif est de réfléchir au phénomène de plateformisation et de chercher ce qui est commun entre les plateformes, en s’intéressant aux recompositions, recombinaisons et aux réarticulations des plateformes. Pour ce faire, l’enquête s’intéresse aux plateformes de critique culturelle. La recherche liste les fonctionnalités, essaie de trouver leurs points communs et s’intéresse à l'évolution (ou pas) de ces différents éléments. La notion de généricité renvoie à l’abstraction, aux motifs, aux générations d’outils. Les plateformes peuvent être porteuses d’innovation si elles peuvent être reprises et utilisées par d’autres.
Sur 80 plateformes, 30 ont eu des développements spécifiques. 30 passent par un CMS (ex. Wordpress ou OMEKA). 20 sont des outils de type wiki et réseaux sociaux, avec un point fort sur la notion de communauté.
Pour finir, deux questions sont posées. La généricité est-elle une force de la plateforme ? La plateforme doit-elle être pensée en tant qu’artéfact ou en tant que dispositif ?
Notes 18. MCI
Romain Bigay (doctorant, Université Paris Nanterre)
Romain Bigay présente un projet associatif à la mémoire du CIR et de l’IRMA qui traite de la structuration des musiques actuelles en France. L’idée est de créer des espaces pour une écriture collaborative des musiques actuelles. Aujourd’hui la définition institutionnelle est très pauvre et fait l’impasse sur la diversité des courants représentés. L’association vise à contribuer à cet enrichissement en permettant aux acteurs du mouvement de décrire leur propre histoire, l’association propose des espaces de débats et d’échanges, physiques et virtuels. Le projet se veut un lieu ouvert également aux chercheurs et aux journalistes. Il est animé par les anciens salariés des structures précédemment évoquées, mais aussi les personnes satellites qui ont participé à l’écriture de cette histoire.
L’intervenant présente ensuite les actions entreprises : une chronologie collaborative des musiques actuelles depuis les années 1970 jusqu'à maintenant a été mise en œuvre, ainsi qu’une carte des lieux importants de cette histoire. Un espace de dépôt d’archives a également été mis en place sur le site de l’association. Des ateliers de collecte de mémoire ont été organisés et une exploration des fonds d’archives a été menée pour constituer des corpus mis à disposition pour la recherche, les journalistes et les amateurs passionnés.
Quels sont les défis rencontrés ? Construire une communauté d’écriture, de l’amateur au spécialiste, mettre en place un conseil scientifique dans un cadre essentiellement professionnel. Il manque donc certaines capacités comme l’organisation du fonds d’archive, création des partenariats avec de grosses institutions. Tout cela pose les questions de financement, de pérennité, et de rapport aux institutions.
Temps d’échange : définir les termes « partenaires » et « argent »
L’atelier commence par un travail collectif de définition. Les participants sont invités à définir Partenaires à travers trois adjectifs :
coéquipier, collègue, contributeur, collaborateur, intéresser, langage commun, constructif, capacité, créatif, ambitieux, capacité, intéressé, ample, temporel, rémunéré, économique, plus-value, synergique, compétant, asymétrique, constructif, compétant, complémentaire, bienveillant, scientifique, culturel, partagé, engagé |
Puis les participants sont invités à définir Argent à travers trois mots clés :
repartition, partagé, recherché, utilisé, nécessaire, utile, besoin, moyen, magique, problématique, revenu, rémunérateur, valeur, attiré, circulant, transitoire, investi, état, institutions, co-financé, pérenne, richesse, crainte, faux-ami, problème |
Après les trois présentations du matin et de l’après-midi, un temps d’échange est ouvert pour répondre aux deux questions : quelle pérennité pour les partenariats liés à la plateforme et quel périmètre pour les partenariats.
1. Quelle pérennité pour les partenariats liés à la plateforme ?
Les freins sont :
les finalités différentes,
le manque de financement,
l’absence de tutelle,
la non-responsabilité,
l’obsolescence,
la perte de savoir dans le temps.
les leviers sont :
les logiciels libres,
l’adaptation,
la possibilité de se transformer,
la documentation,
les contributions,
le financement par le don ou le partenariat avec des acteurs commerciaux.
2. Quel est le bon périmètre pour le partenariat ?
Pour préciser cette question, il est explicité qu’il peut y avoir des problèmes de territoire de référence, de localisation (pas forcément géographique), et qu’à l’inverse il faut intégrer le sentiment d’appartenance. Ainsi, les partenaires doivent être attachés à une localité, à des personnalités, etc.
Les freins sont :
la multiplicité des instances,
la complexité des modes de financement,
la difficulté de la gouvernance et des prises de décisions,
le lien entre les scientifiques et les autres groupes sociaux.
Les leviers sont :
le dialogue,
l’écoute,
la bienveillance,
la négociation,
la concertation,
la formalisation,
la co-construction.
Atelier #3 | Gérer le cadre légal, éthique et technique des données
Notes 19. Pratiques de la documentation dans les fab labs
David Forgeron (chargé de projet TIC, Carrefour numérique)
David Forgeron expose l’exemple du fab lab de la Cité des Sciences et de l’Industrie. Il commence par rappeler que les outils sont moins importants que l’appropriation des utilisateurs pour leur problématique personnelle. Il rappelle également qu’il faut assurer la reproductibilité des approches dans d’autres fab labs. Pour ce faire, on capitalise sur des plateformes existantes, on aide à la documentation autour d’un projet ou d’une pratique spécifique. l’intervenant évoque ensuite la question de la propriété intellectuelle et de l’importance des licences libres dans ce processus pour s’assurer d’une possibilité de réutilisation.
Ensuite, David Forgeron décrit le fab lab du Carrefour numérique. C’est un espace de fabrication partagé avec des outils mis à disposition qui permet un prototypage rapide. L’enjeu, c’est la manière dont les utilisateurs vont s’approprier les outils mis à disposition. Il existe une charte qui régit tout ça, notamment la notion de reproductibilité de ce qui est conçu. Dans une logique de réseau : ce qui est produit doit pouvoir être reproduit dans un autre fab lab. Il y a non seulement un partage des pratiques, mais également d’un type d’outil particulier.
La documentation ici est centrale, elle permet d’expliquer ce qu’on a fait et comment on l’a fait. Le wiki favorise ce processus. Il permet de documenter à la volée, mais aussi de faire en sorte que ces documentations puissent être enrichies par d’autres contributeurs et d’avoir une traçabilité.
L’intervenant explique plus en détail le cas du Carrefour numérique qui utilise DocuWiki, une plateforme libre et simple à déployer, qui a la particularité de ne pas utiliser de base de données, bien que l’interface nécessite une formation particulière. L’introduction de gabarits de documentation facilite le travail des contributeurs. Par ailleurs, l’utilisation des métadonnées permet d’instruire les utilisations futures.
D’un point de vue juridique, ce dispositif s’appuie sur une exception à la propriété intellectuelle grâce aux licences libres. C’est un point essentiel pour assurer la réutilisation. Au Carrefour numérique, la licence par défaut est la CC-BY-SA. Cette licence est très granulaire, ce qui permet aux auteurs de choisir ce qui est réutilisable par les autres.
L’utilisation effective de cette licence au sein du fab lab n’est pas obligatoire, mais c’est le cadre de base, tout dépend ensuite du type de contribution et de la nature de la donnée (code, image, texte, image, vidéo, etc.). Le fab lab propose des outils de prototypage, de documentation, de diffusion, qui évoluent au fur et à mesure du temps, ils ne sont pas figés.
La question de la capitalisation sur les données doit respecter un cadre éthique et légal pour produire des contenus pour que la valorisation soit redirigée vers le bien commun et respecter un maximum la propriété intellectuelle.
Ici, Alessia Smaniotto demande à l’intervenant : qui porte la responsabilité sur la propriété intellectuelle et comment celle-ci est transmise ? David Forgeron répond que le fab lab est impulsé par la Cité des Sciences, donc Universcience. Le carrefour avait déjà des pratiques autour des logiciels libres et open source. Il y a un historique avec ces communautés. Le service juridique a donc travaillé sur les meilleures modalités. Les licences libres sont considérées par ce service comme un risque, car elles sont révisables. Mais pour l’intervenant, la question de la documentation et du repartage des données est un préalable à l’utilisation du fab lab. Il s’agit de contribuer à une communauté. Ce qui, de notre côté, suppose un travail de pédagogie à faire dès que les usagers investissent le lieu. Donc on propose une licence Creative Commons par défaut, mais on propose également l’utilisation d’autres licences avec, a minima, la possibilité de réutilisation dans un cadre personnel.
L’intervenant conclut que les fab labs ont récupéré les aspects de la culture open et la culture du hacking, et continuent à capitaliser sur ces mouvements qui ont la vocation à rendre les productions pour le bien commun.
Notes 20. Plateforme Épi-revel
Lambert Vincent et Ghislain Chave (Université Côte d’Azur)
La plateforme Épi-revel est une pépinière de revues. C’est une plateforme d’éditorialisation au-dessus d’un dépôt d’archives ouvertes (comme HAL, Zenodo, arXiv). Ce n’est donc qu’une couche éditoriale par-dessus les contenus. L’objectif est de permettre aux chercheurs de toucher une large gamme d’objets éditoriaux, ce qui est une approche unique en France, et qui a reçu un fond de la Mission sur la science ouverte.
Ensuite, les intervenants expliquent que les contenus artistiques dans les articles scientifiques posent des questions particulières. Que fait-on de ces contenus qui ne sont pas accueillis par des plateformes d’archives ouvertes, car ils ne revêtent pas d’aspect scientifique propre ? Dans le cadre de la recherche-création, les artistes sont parties prenantes du processus scientifique. Comment valoriser leur apport, via quelle plateforme, et comment assurer leur pérennité ? Quelles sont les plateformes susceptibles d’accueillir de tels contenus ?
Par exemple, la numérisation des contenus de la revue Alliage, pose depuis les années 1980 des questions particulières : qu’advient-il des contributions par des auteurs décédés, quid de la question des ayants droit ? La plateforme encourage les chercheurs et les artistes à trouver des moyens de valorisation alternatifs. Des controverses autour de l’utilisation de fonds scientifiques pour la production de contenus artistiques dans le cadre de la recherche-création sont apparues. Les intervenants se demandent : serait-il pertinent de créer une plateforme dédiée à ces objets particuliers ?
En conclusion, les intervenants rappellent que dans leur travail d’accompagnement, ils sensibilisent aux questions de transparence et de propriété intellectuelle. Mais assez vite le contenu devient très lourd. Pour autant, même s’il y a peu de réclamations, réfléchir au cadre légal est important. Il faut éviter le côté formulaire et fiches juridiques à signer. Il faut donc aborder la chose différemment. Le matériel juridique est donc apporté au dernier moment plutôt qu’en introduction, principalement en répondant aux questions. Les fiches arrivent comme des réponses.
Notes 21. Plateformes d’écriture scientifique collaborative
Nicolas Sauret (maitre de conférences, Université Paris 8)
Nicolas Sauret commence sa présentation en expliquant qu’il préfère parler de dispositif, même de protocole, plutôt que d’outil. Il décrit ensuite l’outil Stylo. C’est un outil à destination des chercheurs, étudiants, éditeurs, qui donne la possibilité au chercheur de documenter, d’annoter les contenus. L’idée est née dans un laboratoire de littérature à Montréal, dans une Chaire d’écriture numérique. Marcello Vitali Rosati expliquait alors que « les chercheurs ne savent pas pratiquer l’écriture numérique ». Il est dédié aux SHS et est inspiré des pratiques existantes. Stylo a une volonté de transparence sur la machinerie de l’outil, on donne à voir la matérialité du texte scientifique et on permet une compréhension plus profonde, qui n’est pas limitée à l’interface. Le pari est celui de la « littératie numérique » qui prend une importance particulière dans l’époque moderne. La conception passe par l’établissement d’un protocole et d’une chaîne de traitement plutôt qu’un simple outil. Stylo est maintenant hébergé par la TGIR Huma-Num.
La plateforme n’est pas fondamentalement une plateforme contributive créatrice de données : son objectif est de développer des compétences et des savoir-faire. Pour ce faire, Nicolas Sauret s’inspire de la pratique documentaire des laboratoires, des fab labs, des communautés littéraires (émancipation de la structure de publication) : « c’est ce qu’on essaie d’impulser dans le monde de la recherche. On accorde une importance particulière à la notion de design ouvert de l’outil pour permettre sa compréhension et sa réutilisation ».
Par rapport à d’autres éditeurs de texte collaboratifs, Stylo cherche à produire du format natif web. L’idée est d’avoir un format simple pour permettre au chercheur néophyte vis-à-vis des méthodes numériques de monter progressivement en compétence. Nicolas Sauret explique qu’on cherche plutôt à sensibiliser le bas de la pyramide, les étudiants, qui ont plus à gagner que les instances déjà établies et qui ont une inertie forte. Or les réactions sont positives à l'utilisation une fois que la question du coût à l’entrée est dépassée. Or ce coût n’est pas une question d’outil, mais une question de culture. Sur le format, Stylo est même plus simple que Word, l’investissement est minime. La question est culturelle, les environnements de savoir ont évolué et les plateformes web investissent largement l’espace, il y a un réflexe conservateur sur ce qui produit la scientificité, or avec Stylo on cherche à faire évoluer cette culture.
Notes 22. Abandonware magazines
Frédéric Letellier (ingénieur robotique au CNRS)
L’intervenant relate l’histoire du projet. Il commence par rappeler qu’en 1999, ce sont les débuts d’internet et qu’il y a peu de contenus. Il souhaite préserver le jeu vidéo comme un patrimoine. Or les anciens jeux étaient introuvables. Il obtient l’autorisation d’Angkor de faire un site dédié à leurs anciens jeux : angkor.net. Petit à petit, une communauté s’est manifestée autour des jeux rétro. Cela l’a conduit à la création du site Abandonware France, puis Abandonware magazines avec pour objectif de numériser les anciennes revues d’informatique et les proposer en téléchargement.
Le problème étant les droits d’auteur sur les revues. Le projet Abandonware souhaite verser des contenus dans le cadre légal, mais il est très souvent impossible de récupérer les droits. Il opte pour la mise en place d’une charte éthique pour laisser tomber les droits d’auteurs, avec un affichage clair de l’éditeur du site pour qu’il puisse être contacté en cas de problème.
Ainsi, la charte éthique a été trouvée comme solution alternative à une gestion rigoureuse des droits. Cette option n’est pas allée sans difficulté. Il y avait, sur Wikipédia, 20K références vers Abandonware, mais, parce qu’il n’y a pas de gestion de droit, Wikipédia a déréférencé l’ensemble des références vers le site Abandonware !
Notes 23. WikiTopia Archives / ArkéoTopia
Jean-Olivier Gransard-Desmond (Icono-archéologue, ArkéoTopia)
L’intervenant présente le concept de science 4.0 incarné par le projet WikiTopia Archives. Cette plateforme s’intéresse aux propriétaires privés de manuscrits pour leur mise à disposition et leur étude, comme les archives épistolaires de savants du XIXe siècle. Il traite également de nouvelles données sur les origines de la recherche archéologique et sur les données collectées sur l’archéologie celte au XIXe siècle. On y trouve enfin 213 lettres administratives et d’échanges scientifiques.
En tout, sept personnes font partie des contributeurs : archéologues professionnels, bénévoles (formées, mais non payées) et amateurs (sans formation). La plateforme permet de numériser, téléverser et transcrire ces documents. Plus spécifiquement, voici la chaîne du processus : numérisation → transformation des images → téléversement sur Wikimédia Commons → création du lien → transcription. Pour la transcription, la plateforme Wikisource est utilisée car elle permet un accès direct, tout en assurant la traçabilité et l’anonymat.
Quels sont les enjeux ?
Accessibilité
A des données sans restriction géographique
Propriétaires privés, mais anonymat
Utilisation libre (open data) assure la pluralité des acteurs
Toutes les disciplines
Multilinguisme
Principes FAIR : il faut que les données soient faciles à trouver, accessibles et décrites en licence libre CC-BY-SA.
Traçabilité des données et modifications
Accès à de nouvelles problématiques
Réplication (reprise d’études archéologiques)
Facilité de mise en œuvre par rapport à d’autres outils
Valorisation : engagement du public
Notes 24. Patriminidaocéa
Camila Cabral-Arêas (maitre de conférences, université de la Réunion)
Camila Cabral-Arêas travaille autour des rapports entre la médiation culturelle et la sémiotique. Elle présente la plateforme qui est un open modèle pour penser l’écriture inclusive des patrimoines culturels de l’Indocéanie.
La plateforme numérique est ouverte à tous les acteurs, avec un recensement et l’écriture du patrimoine régional. Il y a une réécriture des discours et des récits visant à inclure les discours des acteurs. Cette approche conduit à un changement par rapport à la médiation culturelle classique basée sur des discours institutionnels et vise à interroger les possibilités techniques et inclusives de l’open. Il y a plus généralement un travail sur les tensions générées par les conflits d’écritures sur la mémoire, en mettant en visibilité la part cachée du patrimoine culturel, entre une vision postcoloniale et émotionnelle du patrimoine qui reflète le désir d’une histoire sous l’angle des épistémologies du sud.
L’intervenante expose ensuite le terrain d’expérimentation sur la Boutik chinois depuis 2021, qu’elle mène à travers un observatoire des pratiques culturelles.
Temps d’échange : définir les termes « éthique » et « données »
L’atelier commence par un travail collectif de définition. Les participants sont invités à définir Éthique à travers trois mots clés :
publique, commune, essentielle (être d’accord sur comment on la construit et on la transmet), moralité, travail ciblé (comment les données sont amenées), bénévole, privée, nécessité d’un cadre clair, particularisme, situationnel, RGPD (règlement européen sur la protection des données → assure que les données personnelles sont protégées), morale, engagée et durable, différenciation entre éthique et morale (la morale est absolue, l’éthique est contextuelle), |
Puis les participants sont invités à définir Données à travers trois mots clés :
libre, compliquée, FAIR, doublons, normes, standard, classement, information, source, usage, don, processuel, fragmenté, construit, vivant, historicisé, intentionalité, algoritmique, manipulation, monitoring, utilisation, public, privé, temporalités, cycle de vie. |
1. Comment intégrer le contenu artistique dans la publication artistique ?
Les freins sont :
les objets de recherche,
les critères de scientificité,
le cadrage Hal trop stricte par rapport au statut « scientifique » des articles hybrides,
trouver les ayants droit.
Les leviers sont :
la recherche-création,
l’interdisciplinarité,
les sciences de l’art.
2. Comment améliorer les pratiques d’écriture et de documentation collaborative ?
identifier les acteurs,
co-construire et appliquer un protocole de contribution (révision, correction, etc.),
mettre en place des outils adaptés (multilingues, multimodales),
mettre en place l’accompagnement adapté (tuto, documentation, etc.),
formater la diffusion (licences, publications, etc.),
gérer l’historique et les documents (tag, thesaurus, métadonnées).
3. Comment capitaliser sur les données des contributeurs ?
Les freins sont :
les questions légales et leurs évolutions rapides (révocabilité des licences, etc.),
les barrières à l’entrée de la réutilisation (impensée de la préparation des données en vue de leur réutilisation).
Les leviers sont :
la mise en place de fonctionnalités de traitement de données,
la mise en place de fonctionnalités de collaboration autour des données (faire vivre la base de données),
la mise en place de fonctionnalités de partage et de médiation (réseaux sociaux, etc.),
la mise en place de fonctionnalités d’archivage des données (processus, traitements passés, etc.).